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On a parfois vu en Voltaire le premier des journalistes. En quoi la lecture de ses contes peut-elle illustrer ce jugement ? Ses contes philosophiques sont-ils plus que des reportages ?

Publié le 26/03/2012

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Pendant le 16ème siècle, siècle des lumières, de grandes figures de la littérature ont su faire valoir leurs opinions politiques, philosophiques ou sociales. Ce furent les instigateurs d'une progression vers une société plus humaine. Voltaire, en tant qu'écrivain du 18ème siècle, faisait partie de ces hommes aux idées brillantes et à l'esprit révolutionnaire. C'était un philosophe français, qui, fermement décidé à améliorer la société qui l'entourait, écrivait contre l'intolérance.

On peut ainsi constater son engagement pour la tolérance dans sa lutte au sujet de l'affaire Calas dans laquelle un homme protestant avait été injustement accusé du meurtre de son fils converti à la religion catholique.

Il s'agit pour nous de voir pourquoi Voltaire est parfois considéré comme le premier des journalistes et si ses contes philosophique sont alors plus que des reportages. C'est pourquoi nous examinerons dans un premier temps son côté journaliste, puis celui du conteur et enfin celui du philosophe.

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« l'esclavage et le code noir, et « l'absence de la moitié de l'habit » une information vestimentaire placée dans la descriptiond'un nègre avant celle de son état physique : il est mutilé, il lui manque « la jambe gauche et la main droite.

» C'est unepriorité aberrante qui dénote une distorsion ironique car elle insiste sur la situation réelle de l'esclave.

L'ironie apparaît aussidans le choix de syllepses comme \" fameux \", qui est ici, différent du terme valorisant : illustre, célèbre.

Il est en faitdépréciatif car « Vandedendur » est rendu célèbre par sa cruauté.Ensuite, la structure de Candide est une parodie de genre.

Elle se présente en effet comme un conte et en reproduit certainescaractéristiques: formule traditionnelle du conte « Il y avait en Westphalie » qui débute le récit, tendances langagières decelui-ci avec l'utilisation des comparatifs et des superlatifs, comme « les moeurs les plus douces »/ « l'esprit le plus simple »/« un des plus puissants »/ « le plus beaux des châteaux »/ « la meilleurs des baronnes possibles »...

Mais alors que dans lemonde du conte, tout est parfait, celui que parcourt Candide vire rapidement au cauchemar.

De plus, presque tout ce qui estraconté est vu selon une double focalisation.

Très souvent on trouve un point de vue interne, celui de Candide, qui voit lemonde à travers le filtre de l'optimisme de Pangloss.

Voltaire se sert aussi de causalités aberrantes aux yeux du lecteur « Undes plus puissants seigneurs de la Westphalie car son château avait une porte et des fenêtres.

»(ch.

I) pour faire éclaterl'absurde.

Enfin, à travers un registre profondément ironique, l'auteur parodie le registre épique et montre l'absurdité de laguerre : « Les canons renversèrent d'abord à peu près six mille hommes de chaque côté ; ensuite la mousqueterie ôta dumeilleur des mondes environ neuf à dix mille coquins qui en infectaient la surface.

» Il réalise par là une parfaite critique del'optimisme et s'oppose ainsi, comme il le fait tout au long de son ½uvre, au raisonnement de Leibniz.

Son héros, Candide, estun personnage crédule et innocent qui, s'il est au centre de l'½uvre, fuit les difficultés et les regarde d'un air ébahi.

Dans le récit de Voltaire, on trouve une multitude d'éléments qui ont un caractère fictif aux yeux du lecteur.

En effetCandide et Cunégonde forment un couple d'amants maudits, car séparés l'un de l'autre il cherchent désespérément à seretrouver « et n'oubliant jamais mademoiselle Cunégonde ».

Tout le récit est une gigantesque parodie des romans del'époque, et ici Voltaire parodie le romanesque.

Ce couple mièvre, fidèle aux préceptes de Pangloss est une sorte d'allégoried'Adam et Eve.

Tout deux ont commis une faute et tandis que l'un se retrouve chassé du château par le comte - parodie del'épisode biblique de la chute tout comme lorsque Adam et Eve furent chassés du paradis terrestre après le pêché de la chair -, l'autre en est privée par les Bulgares.

Enfin, leur histoire d'amour sonne faux pour le lecteur qui n'arrive pas à s'identifier auxpersonnages.

Pour finir, le récit romanesque n'est pas le seul type de récit que voltaire reprend.

En effet on trouve dansCandide les codes particuliers à chaque type de roman : le roman sentimental, le roman d'aventures, le roman picaresque,certains épisodes de la Bible, La Théodicée écrit en 1710 par Leibniz « le meilleur des mondes possibles » mais aussi le romanchevaleresque dont Voltaire se moque assidûment.

En effet, même dans les situations les plus dramatiques, Candide pense àdormir, manger...

« Candide, malgré tant de malheurs, mangea et dormit » (chap7).

Il est à l'opposé du leader qui pense parlui même et qui fait preuve d'un courage à toute épreuve.

Cette parodie faite par Voltaire engendre la destruction del'illusion romanesque dans le livre.

La structure du récit chez Candide est représentée par un ensemble d'événements reliés entre eux et qui constituentl' histoire; ils sont disposés le long d'un fil conducteur.

Tout d'abord, enfant naturel, Candide dont le nom traduit à la foisnaïveté et crédulité, mène une existence heureuse dans un univers idyllique : le « meilleur des mondes possibles ».

Le baronet la baronne de Thunder-Ten-Tronck possèdent en effet, « le plus beau des châteaux » car il a « une porte et des fenêtres ».Candide est ébloui par la puissance de son oncle et de sa tante ainsi que par celle de son précepteur, Pangloss.

Il admireégalement la belle Cunégonde dont il est amoureux, mais tout bascule le jour de leurs premiers ébats.Ils sont en effet surpris par le baron dont la réaction est brutale : Candide est banni et chassé de cet Eden qu'est le château deson enfance et se retrouve dans \" le vaste monde \".Candide, hors de son paradis terrestre, connaît faim et froid.

Il est pris de force chez les Bulgares, arrive à s'échapper maisassiste à la vision d'une « boucherie héroïque » de \" des vieillards criblés de coups regardaient mourir les femmes égorgées(...) » .

Candide reprend sa route et arrive en Hollande puis en Espagne où il connaît l'intolérance et l'hypocrisie.

Durant sonvoyage, il achète Cacombo qui devient un fidèle compagnon.

Ils marchent avec leurs moutons et arrivent à Surinam où ilsrencontrent un esclave noir atrocement mutilé.

Ceci révolte Candide et l'amène a donner une autre définition del'optimisme.

« La rage de soutenir que tout est bien quand tout est mal ».

Ensuite, après avoir cherché Cunégonde, Candidela retrouve et il est saisi d'horreur à la vue de cette femme hideuse et défigurée.

Il ne l'aime plus, mais l'épouse cependant« par bonté ».Candide arrive à la fin de l'histoire, à cette conclusion qui recueille l'assentiment de tous ses compagnons rencontrés au coursde son voyage : « il faut cultiver notre jardin.

» Pour lui, tout un chacun a une tâche à accomplir.

Il met en place l'idée detravailler sans raisonnement inutile, en restant sur son chemin et sans se mêler des affaires des autres.

Il faut s'occuper de soimême et prendre ses responsabilités, « cultiver notre jardin.

» En effet, le meilleur des mondes n'existe pas, il faut leconstruire.

Le trajet de Candide représente la formation d'un esprit.

Le héros est aidé par les circonstances et par lesrencontres d'hommes comme Jacques et Martin.

L'esprit critique triomphe des dogmes dans le même temps que le jardins'organise.

Voltaire philosophe veut faire réfléchir ses lecteurs à la « cruauté des hommes » (p34) chap 3 « ici les vieillards(...) jambescoupées ».

Au cours de son périple, Candide rencontre le mal sous toutes ses formes, et chaque épreuve le fait réfléchir.

En. »

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