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ORESTE ET ELECTRE (analyse du personnage)

Publié le 06/10/2018

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Mais Oreste incarne aussi, et peut-être surtout, une contradiction logique, dans la mesure où le même devoir lui dicte deux conduites inconciliables : tuer sa mère et lui laisser la vie. Il n'est donc pas étonnant qu'il s'en sorte par la folie.

 

Cette seconde contradiction est résolue, chez Eschyle, par la décision de l'Aréopage. Désormais, les vengeances ne seront plus tolérées; c'est la cité qui se chargera de punir les coupables. Ainsi, l'Etat retire la violence légitime des mains de la famille et, mettant fin à la tradition de la vendetta, s’arroge le monopole de la punition. Il y a là véritablement la naissance de quelque chose de nouveau, la fin de la dialectique entre vengeance et justice. On peut dire que l'Etat moderne fait son apparition, en devenant la force qui se substitue aux citoyens pour trancher à leur place leurs conflits les plus graves et les plus intimes.

 

A la suite d'Eschyle, le thème d'Oreste et Electre sera traité par Sophocle (496-406 av. J.-C.) dans son Electre (- 425) et par Euripide (480-406 av. J.-C.) dans une autre Electre (- 413).

 

Contemporains du gouvernement démocratique d'Athènes, qui reconnaît plus nettement aux citoyens leurs droits et leurs responsabilités, ces poètes ont encore approfondi l’aspect humain et personnel des principaux personnages. Ainsi, Sophocle diminue le rôle du chœur (dont la fonction explicative est d'autant plus importante que le héros subit au lieu d'agir) au profit d'une action plus riche en coups de théâtre et en dialogues faisant progresser l'action.

« 316 • Oreste et Electre Apprenant la mort d'Iphigénie, Clytemnestre voue à son mari une haine inexpiable.

Pendant son absence, elle prend pour amant Egisthe, fils de Thyeste, qui ne rêve lui aussi que de tuer Agamemnon .

Lorsque le roi revient de guerre , le couple l'assassine par traîtri se.

Electre confie alors son jeune frère Oreste à Strophios, père de Pylade , l'i nséparable ami d'Oreste.

Elle-même reste au palais, où elle consume sa vie dans des tâches domestiques tout en reprochant leur crime, par ses imprécations et ses cris, à Egisthe et à sa mère.

Elle ne vit plus que dans l'espoir de la vengeance .

Sept ans après le meurtre, alors qu'Egisthe a pris le pou­ voir et règne en tyran sur Mycènes, Oreste revient au palais.

Avec la complicité d'Eiectre, qui l'exhorte au meurtre lorsqu'elle le voit faiblir, il accomplit la vengeance, assassi­ nant sa mère et l'amant de celle-ci.

Puis, horrifié par son geste , écartelé entre les devoirs contradictoir es de respect filial et de vengeance , à moitié fou, poursuivi par les Erinyes, les déesses du remords, il s'enfuit demander son jugement au dieu Apollon et à l'Ar éopage, tribunal suprême d'Athènes.

Il sera finalement acquitté et l'Aréopage décide que désormais les crimes ne seront plus vengés par les mem bres de la famille mais punis par la cité.

Chassé de la ville pour le me urtre de sa mère, Oreste n'en a pas fini avec son destin meurtrier.

Amoureux de sa cousine Hermione, la fille de Ménélas, il se voit repoussé par la jeune fille qui lui préfère le roi Pyrrhus (appelé aussi Néoptolème dans certaines versions du récit).

Or Pyrrhus est, lui, amoureux d'Andromaque, la veuve du chef troyen Hector tué pendant la destruction de Troie.

Pyrrhus a pris sous sa protection Andromaque et le petit Astya nax, le dernier enfant qui lui reste.

Mais l'assemblée des princes grecs, menée par Ulysse, a décidé de faire mourir Astyanax, pour éteindr e définitivement la race d'Hector.

Oreste a réussi à se faire charger de l'am bassade qui doit demander à Pyrrhus la vie de son jeune captif.

Retrouvant Hermione, Oreste lui avoue son amour.

Elle le rej ette d'abord mais, entraînée par sa jalousie, elle promet à son amoureux de se donner à lui s'il tue d'abord Pyrr hus.. »

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