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Oscar Wilde, de la lumière à l'ombre

Publié le 06/12/2018

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wilde

Salon octogonal « brillamment éclairé et rempli d’invités », bibliothèque en « mobilier du xviiie siècle », boudoir cosy : pour réduit qu’il est, l’espace scénique d'Un mari idéal résume à merveille le microcosme victorien où s’agitent politiciens et femmes du monde. Un microcosme saisi à travers le regard participant et distancié d’un dandy philosophe, lord Goring, qui distille à plaisir les paradoxes. Pourtant, ces maximes et aphorismes, qui traduisent sur la scène le brillant talent du causeur mondain qu’était Wilde sentent l’artifice, tout comme apparaît lourdement ficelée une intrigue mélodramatique aux ressorts trop évidents pour vraiment surprendre, dès lors que l’auteur a choisi d’appeler sa pièce « comédie ». Reste que le public français d’aujourd’hui trouve dans cette intrigue vieille d’un siècle matière à alimenter sa réflexion sur le très à la mode « délit d’initié ».

3 janvier 1895 : dans un salon de VAlbemarle Club, Wilde et lord Alfred Douglas soupent avec quelques amis pour fêter le succès théâtral An mari idéal.

 

24 mai 1895 : tandis que Wilde quitte le tribunal d’Old Bailey pour être écroué à New gâte, son adversaire, le marquis de Queensberry, père d Alfred Douglas, dîne avec ses avocats dans un élégant restaurant londonien pour savourer son triomphe judiciaire.

 

En moins de six mois, la roue a tourné :

 

de sinistres cellules pénitentiaires vont désormais accueillir un forçat qui naguère encore rehaussait de son esprit les ors des salons de Mayfair. En 1995, Paris a, à sa manière, résumé cette demi-année en proposant simultanément, au Théâtre Antoine, Un mari idéal et, au Théâtre national de la Colline, la première pièce de Robert Badinter, C.3.3.

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