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OUELLETTE Fernand : sa vie et son oeuvre

Publié le 27/11/2018

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OUELLETTE Fernand (né en 1930). Poète, essayiste, romancier québécois, Fernand Ouellette est un écrivain polyvalent, et son entreprise littéraire tend constamment à dépasser les frontières entre les genres : chez lui, la poésie se double de « questions de poétique », le journal intime se dénoue dans l'autoportrait romanesque, le texte engagé côtoie la confidence ou l’essai introspectif. Cette polyvalence se manifeste aussi dans l’orientation existentielle de l'écrivain, et elle s’exprime dans son art par une solide imbrication entre le vécu personnel, la littérature et une conscience sociale lucide et tourmentée, vis-à-vis de la dépossession québécoise aussi bien que de l’angoisse cosmique et des drames universels.

 

Ouellette s'adonnera à diverses activités : présence au groupe de l’« Hexagone », collaboration à la fondation de la revue Liberté, apport à l’établissement de la Rencontre québécoise internationale des écrivains. En 1971, il refuse le prix du gouverneur général du Canada, pour protester contre la proclamation de la loi de mesures de guerre décidée en octobre 1970. A cette occasion, il publie un texte intitulé « le Temps des veilleurs », où il précise le sens de son refus et de sa position en tant que poète et écrivain.

 

Si Ouellette reconnaît l’écriture comme un « acte total », il admet du même coup que sa pratique constitue une compromission individuelle à l’égard de la société et du monde. Et toute son œuvre est marquée par cette tension entre la solitude et la solidarité, entre la contemplation et l’action.

« deur s'avoue comme le projet fondamental de cette poé­ sie.

A travers les thèmes parfois obsédants de la fulgu­ rance et de l'errance, Ouellette tente de capter les multiples variations de la lumière, de suggérer par la mobilité langagière la perpétuité du mouvement et l'es­ pace infini.

La tension entre l'allégement et le durcisse­ ment, 1' alourdissement de la pierre se résorbe dans la dynamique de l'œuvre, par la figure de l'oxymore et l'image conciliatrice du triangle.

L'érotisme et l'illumi­ nation s'accordent à travers les motifs triangulaires du Tabor lumineux et du mont noir de la femme.

De nombreux essais accompagnent cet itinéraire poé­ tique.

Les Actes retrouvés (1970), le Journal dénoué (1974) et Écrire en notre temps (1979) traduisent la préoccupation rétlexive et subjective de l'auteur à 1 'égard de 1' être et de la société, de la création et de la culture.

Edgar Varèse ( 1966, prix France-Québec) et Depuis Novalis, errance et gloses ( 1973) attestent la force de sentiment qui anime l'écrivain à l'égard des créateurs qu'il admire, tels Marc Chagall, Henry Miller, Pierre-Jean Jouve.

Ces essais révèlent chez l'écrivain une culture approfondie, éclectique, toujours intégrée à sa propre expérience d'artiste.

Ouellette, tenté par l'écriture romanesque, a publié, en 1978, Tu regardais intensément Geneviève, et, en 1980, la Mort vive.

Ces deux romans, qui ont été très controversés, proposent en transparence une « fiction ,, parfois assez proche de l'esprit ou de la trame autobio­ graphique du Journal dénoué; ils tiennent leur autono­ mie de la cohérence et de la continuité qu'ils entretien­ nent avec l'univers imaginaire et thématique de l'œuvre.

BIBLIOGRAPHIE Pierre Nepveu.

les Mots à l'écoute.

Poésie et silence chez Fernand Ouel/eue, Gaston Miron et Paul-Marie Lapointe, Qué­ bec, P.U.L..

« Vie des lettres québécoises>>, n• 17, 1979.

P.C.

MALENFANT. »

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