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PAMPHLETS (dans la littérature médiévale)

Publié le 27/11/2018

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PAMPHLETS (dans la littérature médiévale). Que la littérature prenne position sur l'actualité n’est pas rare au Moyen Age. Mais elle le fait par le détour d’une satire générale qui interprète l’événement comme accident, déviation d’une norme qu’elle lui oppose. Des États du monde [voir Etats du monde] au Songe du vieil pèlerin de Philippe de Mézières, toute une tradition dénigre le présent au nom des valeurs perdues. Si quelques textes isolés s’inspirent directement des vicissitudes de l’histoire (Chanson de croisade), il faut attendre le xive siècle pour trouver une véritable littérature politique. L’œuvre de Rutebeuf est un tournant : dans ses attaques contre les ordres mendiants (Discorde de l’Université et des jacobins, 1254; Dit du pharisien, 1259...), les clichés de la satire ne sont pas abandonnés, mais ils se mêlent à des éléments précis de l’actualité, et même l’usage de l’allégorie prend une autre orientation (sur chaque personnification on peut mettre un nom); c’est l’événement qui donne sa vérité à l’idée.

 

A partir des années 1300, la polémique s’installe dans les textes les plus divers (Chronique métrique de Geoffroy de Paris), mais, surtout, elle donne naissance à des œuvres dont elle est le seul but. L’affaire qui déclenche cette évolution est l’opposition entre le roi Philippe le Bel et le pape Boniface VIII; en France, il y a surtout des partisans de la souveraineté indépendante du roi (cf. Remontrance du peuple de France au roi contre le pape

« de P.

Dubois), mais le terrain du combat reste intellec­ tuel, ce qui explique la prédominance du latin (Quaestio in utramque parlem, De potesta.te regali et papali de Jean de Paris).

Il en va de même dans la querelle du Grand Schisme, à la fin du siècle, bien que la langue populaire y joue un rôle plus important (Actes de maî­ trise de Pierre d'Ailly, 1381; Du schjsme et de la papauté de Gerson, 1391; De la ruine de l'Eglise de Clamanges, 1402; Complainte de l'Eglise de Jean Petit).

La guerre de Cent Ans développe une littérature anti­ anglaise, attachée à définir les droits du roi de France : le Débat des hérauts avance l'idée d'une supériorité de civilisation; Eustache Deschamps prend parti (ballade 21 1); les Droits de la couronne de Robert Blondel (1449) montrent que le thème de l'expulsion de l'étranger ne tarit pas; on en trouve des échos jusque dans le Songe du verger.

Jean Jouvenel des Ursins, le polémiste le plus fécond, consacre plusieurs textes au problème (Discours tranchant les différends entre les rois, 1435; Traité com­ pendieux de la querelle ...

, 1449; Traité de la succession à la couronne).

Mais c'est avec la guerre civile que fleurissent les pamphlets, véritables cris de haine : la littérature devient une arme dan-; la lutte des factions.

En 1408, Jean Petit, symbole de la compromission de l'Université avec les partis, lit sa Justification de Mg' le duc de Bourgogne; en 1420, Blondel s'en prend violemment aux Bourguignons dans sa Complainte des bons Françoys.

Le texte le plus célèbre de l'époque est le Pastorale/ lvoir PASTORALET].

Du conflit entre Armagnacs et Bourguignons, on y passe à la rivalité des maisons de France et de Bourgogne, qui alimente des œuvres comme le Songe véritable, la Geste des ducs Philippe er Charles, le Livre des trahisons («ce livre est comme ung livre de croniques ouquel sont contenues plusieurs merveilleux cas advenus ...

entre les­ quels cas sont traittiés plus au long que les autres les merveilleuses traïsons dont la tres puissant, très noble et illustre maison de Bourgogne a tant eult d'affaires>> ).

Même les historiens ont du mal à garder leur impartialité, et les écrivains connus entrent en lice, tel Chastellain avec l'Exposition sur la vérité mal prise, le Mystère de la mort du duc Philippe, les Souhaits au duc Charles.

Les poètes échangent des ballades : pour répondre à Molinet, qui écrit son Lyon rampant contre Louis XI, Gilles des Ormes («Changez propos, cerf-volant, nostre chef»), René Tardif ( « Ou zodiaque ou Phebus fait son cours»), le Petit Daré de Rouen (« Souffle Vulcan affin que ardant bruyne >> ), Robertet (. »

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