PATIN (Gui)
Publié le 12/03/2019
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Gui Patin
1600-1672
C'est une figure pittoresque que celle de Gui Patin, professeur et doyen du Collège royal de
médecine de Paris.
Visage osseux, œ il futé, nez de renard, tel le représentent les images du
temps.
Il naquit en l'an 1600 à Houdan en Beauvaisis, troisième baronnie du comté de Clermont.
Ses
ancêtres étaient notaires et marchands drapiers et il se ressent de cette hérédité.
Son
grand-père fut homme de guerre ; son père était avocat ; sa mère, qui descendait d'une vieille
famille d'Amiens, s'appelait Claire Menessier.
On voulut faire de lui un avocat puis un prêtre,
mais sur les conseils d'un ami, il quitta sa famille et vint à Paris faire sa médecine.
Comme tous les bacheliers du XVIIe siècle, il soutint trois thèses au cours de ses deux années
de licence : la première, le 19 décembre 1624 : Est ne femin œ in virum matatio — curieuse
question ! la deuxième, le 27 novembre 1625 : An proegnanti periculose laboranti abortus —
question un peu oiseuse ; la troisième enfin, le 26 mars 1626 : Daturne certum graviditatis
indicium ex urina. Il était naturel qu'à toutes ces propositions Patin répondît négativement.
Qui eût dit que la troisième comporterait aujourd'hui une réponse affirmative ?
Ces thèses sont à peu près ses seuls ouvrages.
Sans doute eut-il idée de faire un traité de
médecine, mais il n'écrivit qu'un petit libelle de quatorze lignes : Manuele medicum sive de
morborum internorum natura et curatione libri tres. Mais nous possédons ses Lettres (environ
quatre cents), qui eurent la faveur de plusieurs éditions, à Paris, à Rotterdam, à La Haye, à
Amsterdam, auxquelles il faut ajouter la correspondance avec son élève Spon, qui comprend
deux volumes.
Il y a de tout dans ces lettres : des faits divers et des portraits, de la politique et quelques
maximes, quelques documents médicaux et des notions de diététique et de thérapeutique qui
ne sont pas négligeables.
Un style facile, une phrase preste, un ton incisif.
Quelques bons
mots et aussi quelques médiocres calembours ; des citations latines abusives et parfois
inexactes.
D'abord il est amateur de faits divers, friand de petites nouvelles, de commérages et de
cancans, prêt d'ailleurs à en faire lui-même.
En politique, il est réactionnaire, comme aussi bien en philosophie il est avec Aristote.
Il hait
Richelieu qui a condamné son ami de Thou ; il n'apprécie guère Mazarin, “ ce bonnet rouge
qui cherchera son âme au paradis ”.
Mais il a des tendresses pour les misères du peuple.
En religion, il croit en Dieu — c'est la devise de ses armes — mais il plaisante les
superstitions, n'aime guère les moines, déteste les jésuites et marque quelque sympathie pour
les gens de Port- Royal.
Il considère Calvin comme le premier des théologiens ; il est un peu
protestant et se rapproche par bien des côtés des Encyclopédistes du XVIIIe..
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