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Paul ELUARD, «La courbe de tes yeux?

Publié le 19/04/2018

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Paul ELUARD, «La courbe de tes yeux?», Capitale de la douleur (1926). Paul ELUARD (1895-1952) s'appelle en réalité Eugène Grindel: Paul est son 3ème prénom, et Grindel le nom de sa grand-mère. Aidé par ses parents, il publie ses premiers poèmes à 18 ans. Pour soigner sa tuberculose, il se rend dans un sanatorium et y rencontre Héléna, une jeune Russe qu'il appelle Gala. Celle-ci deviendra sa femme et sa muse (avant de devenir, en 1929, la femme et la muse de Dali) Il connaît deux guerres, adhère avec Breton et Aragon au mouvement Dada (1916) puis au surréalisme (1922) dont il est l'un des principaux acteurs durant près de 15 ans. Il publie à ce moment ses ?uvres maîtresses, grands recueils de poésie amoureuse.: Capitale de la douleur, (1926), La Vie immédiate (1932). À partir des années 1930, Eluard participe à la lutte contre le fascisme puis à la Résistance, comme en témoignent nombre de ses poèmes («La Victoire de Guernica» écrit en 1937 après le bombardement d'une ville espagnole par les franquistes soutenus par les nazis, ou «Liberté», texte parachuté en 1942 par la Royal Air Force sur les pays occupés.) Le poème«La courbe de tes yeux?» est un des plus célèbres d'Eluard, il est dédié à Gala, dont il est éperdument amoureux à cette époque. On y sent à la fois l'influence de la tradition du lyrisme amoureux et du surréalisme. I. ENTRE LYRISME TRADITIONNEL ET SURRÉALISME. 1. En quoi ce poème est-il lyrique? Le poète nous donne accès à son intimité : Pronoms «je» et «tu» + Présent à valeur immédiate. Évocation du sentiment amoureux et éloge de la femme aimée.. ? Les termes «c?ur», «douceur», «lumière», ? renvoient à l'amour éprouvé par Eluard et au bonheur d'aimer. ? La sensualité: presque tous les sens sont représentés: la vue («sources des couleurs»), l'ouïe («chasseurs des bruits»), l'odorat («sourires parfumés»), le toucher («rond de douceur»). Universalité du propos. Comme tout poème lyrique, ce poème est à la fois l'expression intime des sentiments du poète mais il comporte aussi une dimension universelle: on passe de «tes yeux» à l'«Auréole du temps», au «mondeentier». Eluard proclame ici la puissance de l'amour qui donne la vie, qui donne son sens et sa beauté à l'existence. Musicalité: on sent la recherche d'une harmonie sonore: ? Qu'observe-t-on concernant les rimes? Elles ne...
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« ⇢ Autres effets d’harmonie sonore : Nombreuses allitérations ([k] au vers 1], [s] et [r] aux vers 2-3 et 10, et assonances [u] vers 1-2, etc.

Rime interne au vers 4 (= vers léonin), Rimes brisées ( = rimes par la césure) aux vers 7 - 8, 12 -13 +.

2.

En quoi peut-on dire que la forme poétique choisie allie respect de la tradition poétique et modernité ? Les vers sont-ils réguliers ou libres ? ⇢ Les mètres ne sont pas tous identiques, mais on ne trouve ici que des vers réguliers : deux alexandrins (vers 1, 3 et 4, un octosyllabe vers 2 et des décasyllabes du vers 5 à 15). C’est un poème hétérométrique au moins pour la 1 ère strophe. Ceci dit, les trois strophes sont identiques (quintils) : il y a donc le respect d’une certaine tradition, et la recherche d’une harmonie visuelle. Ce sont des vers libres puisqu’ ils sont de longueur irrégulière et ne riment pas systématiquement, mais la liberté continue à respecter de nombreuses contraintes de la poésie traditionnelle.

La forme métrique est donc à la fois traditionnelle et moderne. Le rythme des vers respecte-t-il les règles classiques ? ⇢ Rythme parfaitement harmonieux des alexandrins aux vers 1, 3, 4 (césure à l’hémistiche) et des décasyllabes (césure toujours après la 4 ème syllabe du vers 5 à 15.) Octosyllabe du vers 2 parfaitement régulier. 3.

La syntaxe est-elle conventionnelle ? Combien y a-t-il de phrases dans ce poème ? La 1 ère strophe constitue une 1 ère phrase, les 2 ème et 3 ème strophes forment une 2 ème phrase. (enjambement strophique) Du vers 6 à 12 : les groupes nominaux sont simplement juxtaposés , comme si le poète se laissait entraîner d’une vision à une autre.

Les yeux de la femme invitent au rêve.

(Cf.

: succession d’images propre aux surréalistes .) 2. »

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