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PELETIER DU Mans

Publié le 11/03/2019

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PELETIER DU Mans (Jacques Peletier, dit), humaniste français (Le Mans
1517 - Paris 1582). S'il n’est pas l'une des plus grandes, Peletier est assurément l'une des plus représentatives parmi les figures de l'humanisme français. Par l’union étroite, d'abord, qu’il réalise entre les cultures scientifique et littéraire. Par le rôle d'instigateur et de conseiller qu'il a tenu, d'autre part, dans la naissance de l'école de la Pléiade. Par la place de précurseur, enfin, qu'il occupe dans un secteur particulier, mais extrêmement caractéristique, de la littérature humaniste : celui de la poésie scientifique.
 
Sa carrière (au sens institutionnel du terme) fut celle d'un pédagogue investi successivement des hautes responsabilités administratives : principal à Paris au collège de Bayeux (1543-1548), il est ensuite précepteur dans le Piémont (1553-54), puis principal du collège de Guyenne à Bordeaux (1572-73), professeur de mathématiques à l'université de Poitiers (1579), avant de finir sa vie à Paris comme principal du collège du Mans (1580-1582). Sa vaste culture, il l’a acquise grâce aux leçons de son frère Jean, professeur au collège de Navarre, et peut-être à celles de Buchanan. Ses publications scientifiques et littéraires alternèrent tout au long de sa vie et ses recherches dans l'un et l'autre domaine fusionnent dans plusieurs de ses œuvres.
 
L'œuvre spécifiquement scientifique de Peletier comprend de nombreux traités de mathématiques, en latin ou en français : une Arithmétique (1548), une Algèbre ( 1554), les In Euclidis Elementa geometrica demonstrationum libri sex (1557), les Disquisitiones geometricae (1567) et un De l'usage de la géométrie (1573). Peletier a également consacré deux ouvrages à la recherche médicale : les De conciliatione locorum Galeni sectiones duae (1560) et le De peste compendium (1563).
 
La première des œuvres littéraires de Peletier est une traduction de \\'Art poétique d'Horace (1541) dont la Préface expose des principes qui annoncent les thèses de la Défense de Du Bellay. Les Œuvres poétiques de 1547 contiennent, à côté des traductions d’Homère, d'Horace, de Pétrarque, et surtout de

« Virgile (don t il transpose les Géorgiques), des pièces originales dont les plus inté­ ressantes (telles les Chaleurs torrides de 1547 et l'Homme de repos) sont consa­ crées à la description des spectacles de la Na ture ou à des confidences person­ nelles.

Mais c'est l'Amour des Amours (1555) qui cons titu e, dans le domaine po étiqu e, le maître ouvrage de Peletier.

Ouvrage composite auquel la >, une série d'odes sur les saisons (remaniement de pièces publiées dans les Œuvres de 154 7) et une « Ode au maréchal de Brissac >>.

Si la qualité poétique des p iè ce s qui le composent est inégale, l'Amour des Amours doit être retenu, dans l'histoire littéraire française du xv1• s ..

comme le premier grand poème scientifique : la plupart de ceux qui le suivirent (il y en eut beaucoup) devaient le prendre peu ou prou pour modèle.

L'Art poétique de Peletier (1555) n'a certes ni la fulgurance ni la portée littéraire de la Défense et Illustration de la langue française parue six années plus tôt : en revanche -et ce parce qu'en 1555 Ronsard, Du Bellay, Baif et Tyard avaient produit déjà quelques-uns de leurs chefs-d'œuvre, dans des regis­ tres suffisamment variés pour que, de l'ensemble, se dégageât nett em ent le profil gén éra l d'une nouvelle pratique poétique -, sans doute offre-t-il de cette dernière un reflet plus exact que le manifeste de Du Bellay, qui ne pouvait en prévoir les développements concrets.

Rappelons, au surplus, que certaines des i d é es exposées par Peletier dans son Art poétique de 1555 figuraient déjà dans sa traduction de l'Art poétique d' Horace de 1541, qui, elle, préc édai t la Défense.

Peletier fut, pour reprendre l'expression de v.

L.

Saulnier, le principal de la Pléiade (celui, en particuHer, de Ronsard et Du Bellay, dont il favorisa la rencontre en 1543).

Si l'on ajoute que, soucieux également de problèmes de langue, il prit position dans le débat qui opposa Meigret à Des Autels à propos de la réforme de l' o rth ogr ap he en pu bli ant, en 1550, le Dialogue de l'ortog rafe e prononciatwnfrançoese, où, se rangeant (momentanément du moins) au parti de Meigret, il proposait à son tour un n ouve au modèle de tra nsc riptio n graphi­ que des sons, Peletier apparaitra, par son universelle curiosité, comme J'un de nos plus au th en tiq ues hum anistes.. »

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