Pensez-vous que la «barbarie» soit à l'œuvre et que «le fil soit tranché», comme le suggère l'auteur ? (Barbarie et modernité)
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
Dans l'introduction, il conviendrait de bien préciser le sens des expressions «barbarie« et «le fil tranché«. Comme nous l'avons dit dans l'explication du vocabulaire, le premier terme désigne l'ensemble des destructions qui s'opèrent sur le monde extérieur, ville et nature, sur la culture, comportements, mode de pensée, art. Dès lors, la compréhension entre les générations n'est plus possible. «Le fil« représente le lien qui unissait les époques antérieures ; il est en train de se rompre. Le développement qui suit ne donne pas une seule solution. Il en envisage plusieurs. A l'élève de choisir, mais il peut mentionner un argument auquel il n'adhère pas, en expliquant brièvement les raisons de son rejet.
«
Ici, nous proposons trois solutions.
En cinquante lignes, on ne peut tout dire et il faut choisir.
Mais, en un courtparagraphe on fait allusion à une possibilité puis l'on insiste davantage sur ce que l'on croit vrai.
a) On relativise le diagnostic de l'auteur.
Même si les modifications du cadre de vie sont indéniables, la marque del'homme sur le monde extérieur se fait sentir depuis longtemps.
Que l'on pense au déboisement intensif ou aucontraire à la forêt landaise.
Le travail paysan a profondément modelé le paysage.
Le phénomène décrit par ÉricRaimond n'est donc pas nouveau.
Chaque époque se croit unique et la nôtre, aussi.
Mais, les changements opéréslors des grandes découvertes, lors de la révolution copernicienne, ou après 1789, faisaient sûrement croire à unerupture complète avec le passé.
Cette solution ne nie pas les bouleversements décrits dans l'article, elle les dédramatise et elle en fait uneconstante de l'histoire des hommes.
b) On refuse radicalement l'idée que notre époque et un proche avenir connaissent de profonds bouleversements.Dans ce cas, on reprendrait des arguments de la seconde partie et même de III, a.
L'accent serait mis sur lapérennité des aspirations humaines, goût du bonheur, sens du beau, mais aussi violence, etc.
Dans une telle hypothèse, les transformations seraient donc superficielles et n'affecteraient pas profondémentl'homme.
c) On accepte le diagnostic de l'auteur et l'on regrette le passé, ou l'on espère une réaction.
Deux cas peuventalors se présenter : on estime, tout en le déplorant, qu'il est trop tard pour revenir en arrière.
P.-H.
Simonconsidère, dans l'épreuve 4, que le retour à la nature est un «arrachement illusoire» à notre monde contemporain.La résurgence de l'irrationnel, signalée par le professeur Debré dans l'épreuve 2, témoigne de la même crainte del'avenir.
A l'inverse, on peut penser, sans prôner le total retour aux sources, que les modifications de l'environnement etdonc du mode de vie et des mentalités seront modérées.
Par exemple, des tendances écologiques bien comprisesrééquilibreraient l'évolution et même permettraient la réapparition de certaines valeurs un moment écartées.
Onespère que d'une façon ou d'une autre l'homme saura réagir (voir citations).
d) On accepte le diagnostic et contrairement à l'auteur on l'apprécie comme l'annonce d'une culture nouvelle, ou dumoins d'un mal nécessaire.
Faire table rase du passé, c'est aussi en détruire les erreurs.
Dans l'extrait de Ce que jecrois, Robert Debré rattache au passé les craintes et les superstitions les plus puériles.
La science, avec difficulté,tente de balayer ces terreurs.
Le terme de «barbarie» ne représenterait que la peur du monde moderne etl'incapacité de s'adapter.
Sur un tout autre plan, rien n'interdit d'apprécier les créations nouvelles.
Dans ce cas, l'élève pourrait faire l'apologied'un type d'architecture, de musique, de peinture qui annoncent d'autres voies.
Il reprendrait alors à son compte laphrase d'Artaud : «Les chefs-d'œuvre du passé sont tous pour le passé; ils ne sont pas tous pour nous.
».
»
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