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Peut-On Apprécier Une Pièce De Théâtre Par La Seule Lecture Du Texte Ou Est-Il Nécessaire D'Assister À Sa Représentation?

Publié le 08/01/2013

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lecture

De plus, la représentation théâtrale permet aussi une meilleure

compréhension de la pièce dans son ensemble. Ainsi on peut parfois être perdu parmi les différents

personnages, les différentes actions, comme c’est le cas lorsqu’on lit L’Illusion Comique, de Corneille.

Lorsqu’on regarde sa représentation, on peut voir se dessiner les différentes strates de la pièce :

Alcandre et Pridamant au premier plan, au second, le passé de son fils et ses aventures puis en dernier

plan son présent, c'est-à-dire son métier d’acteur avec la tragédie dans laquelle il joue. La représentation

de la pièce permet de clarifier les choses, puisqu’on peut reconnaître Clindor bien qu’il a changé de

vocabulaire, de costume, de personnalité et d’histoire.

lecture

« les didascalies sont nombreuses à l’intérieur des répliques même pour donner aux acteurs des indications d’intonation, de gestes. Ensuite, les noms des personnages, présents avant chaque scène (pour les pièces de structures classiques) donnent au lecteur une idée du nombre et de l’identité des personnages présents dans la scène, information qui peut s’avérer importante lorsque certains personnages présent dans la scène ne parlent pas, comme c’est le cas dans les scène 1 et 5 de l’acte III de L’Avare de Molière, où tout d’abord Dame Claude puis Marianne sont spectatrices. Enfin, la lecture d’une œuvre théâtrale permet au lecteur de porter un regard personnel sur la pièce.

Beaucoup de pièces anciennes ne comportent que peu de didascalies, car certains textes se sont perdus, ou n’en comportaient tout simplement pas car pendant longtemps, les dramaturges mettaient eux-mêmes leur pièce en scène et dictaient leurs consignes oralement (c’est par exemple le cas d’Antigone de Sophocle, dont le texte ne comporte comme didascalies que le nom du personnage qui devait prononcer la réplique qui suivait).

Ainsi, en lisant ce texte, le lecteur peut être son propre metteur en scène et imaginer la représentation théâtrale selon son propre regard sur l’œuvre. La lecture du texte permet aussi une relation plus intime avec l’œuvre, qui prend tout son sens lorsqu’on peut la comparer avec notre propre expérience personnelle. Lors de la lecture, on est maître de tout, on peut choisir de sauter certains passages, d’en relire d’autre ou même de rajouter certaines scènes, de s’arrêter et de reprendre la lecture.

On peut faire travailler son imagination et voir la pièce sous notre angle de vue, en retenir des points qui peuvent paraître insignifiants pour certains et oublier des points majeurs. Nous avons donc vu que la lecture permet une compréhension, et une analyse plus facile du texte, mais elle permet aussi au lecteur un travail d’imagination, dans une grande liberté.

Mais la représentation d’une pièce peut avoir d’autres avantages que ceux proposés par la lecture. En effet, la seule lecture du texte, ne permet pas de profiter de la pièce dans son intégralité, car la représentation théâtrale est l’aboutissement du texte.

Ensuite, la représentation possède des aspects que la lecture du texte n’a pas. Tout d’abord, la représentation théâtrale permet de donner vie aux personnages, c’est une pièce qui prend vie. Les personnages rencontrés dans le texte prennent vie sous nos yeux.

La personnalité propre à chaque personnage incarné est ainsi plus flagrante.

Le spectateur peut mieux cerner le personnage par son costume (représentant souvent son rang dans la société), ses expressions faciales ainsi que ses gestes. Ainsi dans la représentation de L’Illusion comique, de Corneille au Théâtre Hérbertot (2007) mise en scène par Marion Bierry, les différents costumes portés par Clindor permettent au spectateur de comprendre quasi instantanément le changement de statut du personnage entre l’acte IV et l’acte V. Ensuite, l’action se déroulant sous nos yeux, on peut voir les personnages dans différents états de mouvements (sur place, marche, course…), par rapport au texte, à la scène se déroulant.

Ces mouvements permettent aussi de rendre les personnages plus réalistes.

C’est la cas dans la représentation des Acteurs de bonne foi de Marivaux mis en scènes par Jean-Pierre Vincent pour le TNS (2010) où les acteurs sont amenés à marcher, reculer, fuir en courant ou se jeter de la paille sur scène. Tous ces mouvements, non perceptibles par la lecture du texte, contribuent à rendre la pièce plus réaliste. Les comédies, sont en particulier des pièces qu’il peut être bon de voir, car le comique ne se limite pas qu’aux paroles, mais s’étend aussi aux gestes et aux situations, ce qui peut être difficile de se représenter soi-même.

Souvent le comique joue aussi sur une exagération des mouvements, des gestes comme. »

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