Devoir de Philosophie

Peut-on considérer La Condition humaine comme un roman historique?

Publié le 27/03/2015

Extrait du document

Une intrigue de nature historique. L'intrigue progresse en fonction de l'évolution des forces en présence: alliance du Kuomintang et des com­munistes dans les trois premières parties, qui assure la victoire de l'insur­rection, conflit entre les communistes et Chang Kaï-shek, qui aboutit à la défaite et au massacre des premiers dans les Ve et VI parties.

 

Cependant, si l'Histoire semble « tirer « à elle le roman, au point qu'on a pu penser que Malraux avait été le témoin de certains des événements his­toriques qu'il relate ici, on ne peut considérer La Condition humaine comme un document, même romancé, sur la révolution de Shanghaï.

« Une intrigue de nature historique.

L'intrigue progresse en fonction de l'évolution des forces en présence: alliance du Kuomintang et des com­ munistes dans les trois premières parties, qui assure la victoire de l'insur­ rection, conflit entre les communistes et Chang Kai-shek, qui aboutit à la défaite et au massacre des premiers dans les ye et Vie parties.

Cependant, si !'Histoire semble «tirer» à elle le roman, au point qu'on a pu penser que Malraux avait été le témoin de certains des événements his­ toriques qu'il relate ici, on ne peut considérer La Condition humaine comme un document, même romancé, sur la révolution de Shanghai.

L'obscurcissement de la référence historique Malgré l'importance de la référence historique, !'Histoire elle-même apparaît de façon fragmentaire.

La logique romanesque (la création d'un suspens dramatique) prime sur la logique historique (l'explication des causes et des conséquences d'un conflit historique précis).

Une information historique lacunaire.

Importantes, la maitière et l'in­ formation historiques ne font pas !'objet de commentaires eX:plicatifs.

Le roman débute in medias res.

Il faut attendre la page 10 (éd.

Folio) pour qu'apparaisse le terme de «révolution».

La mise en perspective historique reste dans cet incipit très elliptique: le «dictateur militaire» de Shanghaï n'est pas nommé; les motivations de l'insurrection sont présentées de façon très schématiques.

La plupart du temps, le contexte historique est supposé connu du lecteur.

Notons également que les personpages histo­ riques ne sont jamais «physiquement» présents: Borodine fait l' o~jet d'une brève allusion, Chang Kaï-shek n'apparaît que par les messages qu'il fait transmettre.

Un temps ouvert: le suspens dramatique.

Si le choix d'un récit au passé, pourvu d'une datation qui rappelle celle des romans historiques, ou des livres d'histoire, suppose une position de surplomb (au moment où le narrateur écrit, la révolution de Shanghai est déjà achevée; et l'on en connaît la conclusion), les indications horaires créent un effet inverse.

L'indication horaire donne l'illusion au lecteur qu'il assiste au déroule­ ment d'événements dont l'issue est incertaine.

L'insistance sur l'alterna­ tive ( « Victoire ou défaite, le destin du monde hésitait cette nuit près d'ici») sur les hypothèses ou les paris sur l'avenir («les unions, si on les armait, pouvaient à la rigueur tenter de combattre une armée désorganisée») maintiennent égale­ ment un suspens dramatique.

Le roman montre également une prédilec­ tion pour les fins de séquences non conclusives.

L'indépendance par rapport à l'Histoire.

Malgré l'importance des déterminations historiques qui pèsent sur le destin des personnages, le 284. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles