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Peut-on traduire ?

Publié le 12/09/2011

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De même,Georges Mounin dans Clefs pour la linguistique explique qu'une langue est comme un prisme à travers lequel ses usagers sont condamnés à voir le monde et cette vision du monde est donc prédéterminée par la langue que nous parlons.«. La langue ne se borne pas à noter des choses qui existent, elle découpe le réel. La langue parle pas dans le monde des idées mais elle s'entralasse dans la vie matérielle des hommes. Elle est un instrument essentielle de cette vie matérielle car elle structure profondement le rapport des sociétés entre elles et le rapport de ces membres entre eux.

« réalité des choses impose la multiplicité ou la raréfaction de certains termes.

Par exemple,les Esquimos disposentd'une infinité de termes pour décrire toutes les consistances que peut prendre la neige ( ou la glace).Réciproquement, leur vocabulaire est moins riche que celui des Touaregs pour décrire les sables.Aussi comment traduire le sonnet de Rimbaut Voyelles dans une langue d'où ces lettres sont absentes, en arabe parexemple ?En somme, comme l'a écrit Levi Strauss, la langue est «le fait culturel par excellence ».On comprend alors pourquoi Dans Problème théorique de la traduction, Mounin atteste que le bilingue- parasitéd'interférences- serait un mauvais traducteur.Ainsi si l'on peut difficilement traduire, c'est parce que chaque langue n'est pas une mais multiple, pas figée maisvivante, pas éteinte mais en effervéscence ( néologismes, argots ...).Pour traduire, il faut élire un seul sens contretout les autre possibles.

Traduire équivaut à trahir un original.Pour Quine dans Le mot et La chose, il est impossible de traduire du fait de la non correspondace des langues.

Cequi est exprimable dans l'une ne l'est pas nécessairement dans l'autre sans avoir recours à la paraphrase.

Ainsi, ence qui concerne les jeux de mots ou les notions culturelles, la Ndt s'impose.L'argumentation de Quine s'oppose à la determination de la traduction.

En effet, arriver à traduire nécessite lerecours à des moyens enventuel et peu fiables.

Tot ou tard le traducteur doit interpréter le texte et faire un choixqui soit cohérent avec les données ultérieurs.

Le traduteur a alors recours a une méthode inductive car peu de liensexistent entre les mots et les choses qu'ils désignent..Le vieil adage italien Traduttore, traditore revet alors une vérité philosophique.

En effet, ces deux notions ne sontpas forcement antagonistes et soulignent finalemnent surtout les pouvoirs et les limites du langage.Pour Berman, théoricien français de la traduction, parler de traduction, c'est parler du rapport du Propre et del'Etranger, de mensonge et de la vérité, de la trahison et de la fidélité, du mimétique, du double,du leurre, de lasecondarité...

«c'est être pris dans un enivrant tourbillon réfexif où le mot traduction lui même ne cesse de semétaphoriser»En effet,la traduction est traître à elle même puisque d'une langue à une autre elle ne renvoie pas à la mêmeconception.Par exemple le tradution en français implique l'energie activée d'un transfert, en anglais translation ellegarde une idée plus passive de transformation, en hébreu targoum elle est associée à l'idée de cible ...En définitive, la non-correspondance exacte des langues oblige les traducteurs à trahir l'original.

Traduire est unconcepte fuyant, qui prend de nombreux sens.Le mot traduire démontre lui même ce qu'il signifie .Commentconstruire un savoir ferme et fondé sur une notion dont la désignation dans les diverses langues developpe deschamps conceptuels si divers ? Enfin, traduire est impossible tout comme traduire est infiniment possible : “rien n'est traduisible, or rien n'estintraduisible” ( Derrida)La traduction qui devrait ouvrir la voie vers l'universalité ne le permet pas totalement du fait dela «barrière deslangues».

Traduire apparaît alors pas comme une science rigoureuse mais plutot comme un savoir del'inexactitude.Ainsi, tout en étant possible, la traduction peut aussi être impossible.La volonté de Derrida est la constitution d'un «savoir» de la traduction qui intègre des données épistémologiquesinstables qui echappent à l'exactitude scientifique.Traduire, c'est faire l'épreuve de l'impossibilité de traduire.

C'est tristesse, c'est souffrance, comme le dit Berman.Ce possible/impossible, il l'a traduit, dans son texte Hölderlin, ou la traduction comme manifestation , par la formule :traduire, c'est « rendre des paroles du matin avec des paroles du soir ».

On peut traduire, mais on ne peux pastraduire fidelement .Ce que l'on traduit, c'est finalement l'intraduisible, à savoir ce qui manifeste l'opacité, la résistance, l'altérité,l'étrangeté de la langue et du texte d'origine, le traducteur ne peut être parfaitement fidèle.Selon l’hypothèse Sapir-Whorf: «une langue nous oblige à voir le monde d’une certaine manière, et nous empêche par conséquent de le voird’autres manières».Autrement dit, l’incommensurabilité des structures syntaxiques entre les langues induirait uneincommensurabilité des «visions du monde»De même,Georges Mounin dans Clefs pour la linguistique explique qu'une langue est comme un prisme à traverslequel ses usagers sont condamnés à voir le monde et cette vision du monde est donc prédéterminée par la langueque nous parlons.».

La langue ne se borne pas à noter des choses qui existent, elle découpe le réel.

La langue parlepas dans le monde des idées mais elle s'entralasse dans la vie matérielle des hommes.

Elle est un instrumentessentielle de cette vie matérielle car elle structure profondement le rapport des sociétés entre elles et le rapportde ces membres entre eux.Dans sa leçon inaugurale au Collège de France, Barthes présentait la langue comme du côté du pouvoir, de l'ordre,la traitant même de fasciste.

Dans cette notion de prédestination de la vision du monde, on comprend pourquoi l'onpeut parler d'un «fascisme» de la langue dont l'usage n'est pas libre.

La tentative de traduire serait alors unetentative d'émancipation afin de percevoir le prisme du monde à travers toutes ces facettes. Le mot traduire démontre ce qu'il signifit, il est fuyant,instable et traitre.

Ainsi, s'il est possible de traduire, lerésultat obtenue ne relève pas d'une rigeure scientifique.

Pour traduire ou paraphraser, il n'y a pas de solutionunique, mais certainement des solutions meilleurs que d'autres.

Et qui plus est, une traduction peut être supérieur àl'originial car traduire contient nécessairement un élément créatif.La question peut on traduire soulève surtout les limites des langues.

Leibniz a forgé l'utopie de créer un systèmesymbolique de la pensée, «une langue universelle», un alphabet de la pensée pour échapper à l'ambiguité des mots.Cette quête de la traduction parfaite et du mot est censée donner à la pensée son existence la plus haute et laplus vraie.

Pourtant, vouloir réduire la pensée à un alphabet aussi rigoureux que des mathématique, relève aussi du«fascime».

Ainsi, dans 1984 on peut voir comment le parti a domestiqué les pensées et les esprit des hommes grâceau système du novlangue.. »

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