Devoir de Philosophie

Phèdre : Hippolyte fait part à son confident, Théramène, de sa décision de fuir « le séjour de l’aimable Trézène

Publié le 06/01/2013

Extrait du document

 Cette scène fait suite à une première scène d’exposition, dans laquelle Hippolyte fait part à son confident, Théramène, de sa décision de fuir « le séjour de l’aimable Trézène « pour partir lui-même à la recherche de son père, Thésée, disparu depuis « plus de six mois «. Le jeune homme cherche aussi à s’éloigner de Phèdre, sa belle-mère, « fille de Minos et de Pasiphaé «, qu’il redoute, sans bien comprendre les sentiments qu’elle éprouve à son égard et surtout de la jeune captive Aricie dont il est tombé amoureux, malgré l'interdiction de Thésée car elle appartient à la famille des Pallantides que Thésée veut écarter du trône. Hippolyte exprime à Théramène son intention de voir Phèdre avant de partir et rencontre Oenone  qui l’informe du « désordre éternel « qui règne dans l’esprit de cette dernière. Hippolyte se résout à partir sans rencontrer Phèdre, l’héroïne éponyme de la pièce. Celle-ci apparaît, entourée de mystère car les deux confidents, Théramène et Oenone, se sont appliqués à évoquer le mal inconnu qui la ronge. I/ Situation de la scène : La place de cette scène, au tout début de la pièce, a une dimension de « mise en abyme « ; la violence du conflit intérieur de Phèdre annonce l’incendie qui va embraser Trézène. L’aveu de la passion qu’elle éprouve pour Hippolyte, loin de mettre un terme à cette violence, va au contraire enclencher la tragédie et précipiter les événements. On remarquera que les choses ne sont pas à leur place : les protagonistes se trouvent à Trézène, un port du Péloponnèse, au lieu d’être à Athènes, Hippolyte a pris la place de Thésée auprès de Phèdre et d’Aricie, Thésée, le roi, qui devrait être aux côtés de son épouse et régner sur Athènes est absent depuis de nombreux mois ; il sera donné pour mort, puis on apprendra qu’il a été retenu aux Enfers avec l’un de ses compagnons et qu’il est finalement vivant - les circonstances exactes sont assez obscures, mais il en ressort que Thésée est, une fois de plus, impliqué dans une aventure peu glorieuse, un adultère, au moins en tant que complice ; son retour va précipiter la catastrophe car il détruit les espoirs de Phèdre et c'est lui, Thésée, qui maudit son fils et provoque sa mort, uniquement sur la foi des apparences : Phèdre s'est emparée de son épée - (ce qu'il aurait peut-être fait, lui, à sa place), comme s'il portait ce désir en lui depuis longtemps. Charles Maurron, fidèle à la vulgate freudienne veut à tout prix qu'Hippolyte soit secrètement amoureux de Phèdre, mais outre que Phèdre n'est pas sa mère et ne l'a pas élevé, mais sa belle-mère, Hippolyte est amoureux d'Aricie (personnage inventé par Racine) et non de Phèdre ; empêché de "vivre sa vie", il est victime de la jalousie de Phèdre, d'une dénonciation calomnieuse, de l'interdiction de s'éprendre d'Aricie et enfin d'un infanticide.  S'il y a des monstres dans cette pièce, les monstres sont bien les parents, qui comme tous les pervers projettent sur les autres leur propre perversité : Phèdre voit en Oenone un "monstre", Thésée traite son fils de "monstre", et non les enfants. Maurron ne fait d'ailleurs que reprendre la lecture freudienne (tronquée) du mythe d'Oedipe : Freud censure le début du mythe dans lequel Laïos, le père d'Oedipe, commet plusieurs transgressions majeures en enlevant, en violant et en tuant le fils de son hôte. Mais p...

« Péloponnèse, au lieu d'être à Athènes, Hippolyte a pris la place de Thésée auprès de Phèdre et d'Aricie, Thésée, le roi, qui devrait être aux côtés de son épouse et régner sur Athènes est absent depuis de nombreux mois ; il sera donné pour mort, puis on apprendra qu'il a été retenu aux Enfers avec l'un de ses compagnons et qu'il est finalement vivant - les circonstances exactes sont assez obscures, mais il en ressort que Thésée  est, une fois de plus, impliqué dans une aventure peu glorieuse, un adultère,  au moins en tant que complice ; son retour va précipiter la catastrophe car il détruit les espoirs de Phèdre et c'est lui, Thésée, qui maudit son fils et provoque sa mort, uniquement sur la foi des apparences : Phèdre s'est emparée de son épée - (ce qu'il aurait peut-être fait, lui, à sa place), comme s'il portait ce désir en lui depuis longtemps.   Charles Maurron, fidèle à la vulgate freudienne veut à tout prix qu'Hippolyte soit secrètement amoureux de Phèdre, mais outre que Phèdre n'est pas sa mère et ne l'a pas élevé, mais sa belle-mère, Hippolyte est amoureux d'Aricie (personnage inventé par Racine) et non de Phèdre ; empêché de "vivre sa vie", il est victime de la jalousie de Phèdre, d'une dénonciation calomnieuse, de l'interdiction de s'éprendre d'Aricie et enfin d'un infanticide.    S'il y a des monstres dans cette pièce, les monstres sont bien les parents, qui comme tous les pervers projettent sur les autres leur propre perversité : Phèdre voit en Oenone un "monstre", Thésée traite son fils de "monstre", et non les enfants.   Maurron ne fait d'ailleurs que reprendre la lecture freudienne (tronquée) du mythe d'Oedipe : Freud censure le début du mythe dans lequel Laïos, le père d'Oedipe, commet plusieurs transgressions majeures en enlevant, en violant et en  tuant le fils de son hôte.   Mais pour Freud, les parents doivent rester "hors d'atteinte" : ce sont toujours les enfants et jamais les parents qui sont "coupables".. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles