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Plaisir à lire « Phèdre »

Publié le 26/08/2015

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2.  Acte V : cette agressivité se décharge selon deux voies, paranoïaque et mélancolique : Phèdre s'empoisonne et avec elle disparaît le « ça « d'Hippolyte, - Thésée, sous le coup d'un accès de folie, condamne son fils à mort (disparition du moi, écrasé entre le surmoi et le ça, Phèdre se faisant la complice inconsciente de Thésée). Au tomber du rideau, il reste le surmoi, le père, redevenu conscient et affligé, et Aricie, substitut du moi d'Hippolyte, un moi « faible et endeuillé « parce qu'il est amputé.

 

Cette lecture psychanalytique apporte à Phèdre un éclai­rage nouveau. Elle n'a pas la prétention de découvrir la vérité, sa légitimité scientifique est contestable. « Le psychanalyste travaille sur un matériau brut, l'épanchement verbal incon­trôlé du malade. Dans quelle mesure a-t-on le droit d'iden­tifier à ce matériau une oeuvre littéraire (...) élaborée en fonc­tion d'une technique spécifique, des conventions d'un genre, des goûts d'un public... ? D'autre part, la tragédie racinienne

Passion dénaturée, car triplement coupable : elle offense les lois religieuses et civiles, puisque Phèdre est en puissance d'époux. Elle est un défi à ce qui nous apparaît comme la loi naturelle, l'être aimé étant son beau-fils. S'il n'y a pas vérita­blement inceste, comme dans le cas d'Œpide, époux de Jocaste dont il est né, l'intention de la marâtre est inavouable; Phèdre reconnaît tout ce qu'il y a d'équivoque dans cet amour à la fois sensuel et maternel. Elle désire Hippolyte charnelle­ment, mais elle éprouve le besoin d'aider, de protéger, d'entourer de soins sa « tête charmante «. Méditerranéenne, facilement séduite par son imagination, par son tempérament explosif, mêlant le réel au rêve, elle aime avec tant de force qu'elle demande seulement d'être abusée 1.

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