Poème extrait de La légende des siècles « Orphée » - Victor HUGO
Publié le 17/01/2022
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pour une femme qui est la sienne, Eurydice.
Le second mouvement commence avec :Le monstre aux cheveux bleus, Poséidon, m'entend;et s'achève par ces mots :Ainsi nos cœurs profonds sont par l'amour troublés.Dans ce mouvement, la voix lyrique exprime une conception panthéiste de l'univers, l'idée que dans le monde toutest anime, vivant, même les choses.
Cette conception du monde est exprimée également par Victor Hugo dans lesContemplations :« Ecoute bien.
C'est que vent, ondes, flammes, arbres, roseaux, rochers, tout vit ! Tout est plein d'âme" "Au bordde l'infini", VI-XXVI.Le dernier mouvement s'achève avec le texte lui-même et ces mots :Ne tracez pas de mots magiques sur le mur."Dans ce mouvement, c'est la déclaration solennelle de la voix lyrique que nous entendons, déclaration d'amoursolennelle.
II.
Une variation personnelle sur un mythe fondateur de la littérature occidentale La reprise du mythe d'Orphée
Il faut bien voir que le texte qui nous occupe aujourd'hui est inspire par la légende d'Orphée, l'une des plus obscuresde la mythologie grecque Orphée est un héros voyageur qui participa à l'expédition des Argonautes au cours delaquelle il triompha des sirènes et se rendit jusqu'en Égypte, puis revint en Grèce.
À la fin de son périple, il rentra enThrace, dans le royaume de son père.
Sa femme, Eurydice e fut mordue au mollet par un serpent.
Elle mourut etdescendit au royaume des Enfers.
Orphée, après avoir endormi de sa musique le monstre Cerbère, ainsi que lesterribles Euménides (surnommées par antiphrase les « Bienveillantes »), approcher le dieu Hadès.
Il parvint, grâce àsa musique, à le faire fléchir, et celui-ci le laissa repartir avec sa femme à condition qu'elle le suivre et qu'il ne seretourne pas tant qu'ils ne seraient pas revenus tous deux dans le monde des vivants.
Mais au moment de quitterles Enfers, Orphée, inquiet de son silence, ne put s'empêcher de se retourner vers Eurydice et celle-ci lui fut retiréepour toujours.
Le mythe d'Orphée vu par Hugo Il faut bien voir que c'est de cette légende que s'inspire Victor Hugo dans la mesure où il reprend non seulement lenom du célèbre héros grec dans son texte, mais aussi celui de son épouse.
C'est aussi par l'onomastique qu'il recréeune atmosphère grecque et mythologique dans son idylle, en reprenant des noms de Dieux (tels que Zeus et Pluton,sans oublier Poséidon) des noms de vents personnifies dans la mythologie (Borée et Zéphyr) ou des déesses (Nyx,personnification grecque de la nuit, et Rhéa, l'épouse de Chronos et la mère de Zeus).
C'est aussi par le styleinvocateur qu'Hugo recrée une œuvre qui s'inspire ouvertement de la littérature antique : le « J'atteste » liminairepeut rappeler les « Invocations » qui ouvrent les grands poèmes grecs, notamment l'Iliade et l'Odyssée.
Nous dironsdonc que ce texte représente un effort de Victor Hugo pour s'emparer du mythe d'Orphée, non de manière a leréactualiser, c'est-à-dire a montrer comment il pourrait avoir une actualité dans la société de son temps, mais enreprenant au contraire la tonalite idyllique, la couleur mythologique et jusqu'au style des grands poèmes antiques.
III.
Orphée, une figure Hugolienne de la glorification du poète La glorification du poète chère a Victor Hugo Il faut bien voir que dans l'ensemble de son œuvre, Hugo était familier d'une entreprise qui consistait à définir lafonction du poète (c'est d'ailleurs le titre de l'une de ses œuvres poétiques) et a le valoriser comme une figurenécessaire a l'humanité.
Plus loin dans le recueil de La légende des siècles, Hugo écrit l'œuvre suivante qui participede cette entreprise de définition de ce qu'est un poète : « Un poète est un monde enfermé dans un homme.Plaute en son crâne obscur sentait fourmiller Rome ;Mélésigène, aveugle et voyant souverainDont la nuit obstinée attristait l'œil serein,5Avait en lui Calchas, Hector, Patrocle, Achille ;Prométhée enchaîné remuait dans Eschyle ;Rabelais porte un siècle ; et c'est la véritéQu'en tout temps les penseurs couronnés de clarté,Les Shakespeare féconds et les vastes Homère,10Tous les poètes saints, semblables à des mères,Ont senti dans leurs flancs des hommes tressaillir,Tous, l'un le roi Priam et l'autre le roi Lear.XX, « Un poète est un monde (…) » Dans cette œuvre, Hugo définit le poète comme une figure maternelle, productrice, qui met au jour des mythesoriginaux autant qu'elle comprend la conscience de son siècle..
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