portrait de javert
Publié le 01/06/2013
Extrait du document
«
Avec les tournures impersonnelles « on voit les gencives » Hugo montre
l’impassibilité de l’inspecteur ; son visage est de la matière qui bouge.
Son visage est
déshumanisé, froid et ne laisse transparaître aucune émotion ni sentiments.
Mais pour avoir ne
serait ce qu’un soupçon de sentiment, il faut avoir non seulement une âme mais aussi de
l’intelligence pour les ressentir et les exprimer.
Or, ici Hugo réduit le volume du front de
l’agent de police « les cheveux cachent le front », ce qui témoigne d’une certaine idiotie.
En
effet, de nombreux philosophes sont représentés avec un front proéminent qui devait rendre
compte de leur génie et de leur culture.
Javert impose tout de même le respect « l’air du
commandement féroce ».
Mais comment un personnage peut-il paraître bête et en même
temps être respecté ? Hugo peint tout simplement en plein milieu de ce visage, entre les yeux
une « étoile de colère » qui atténue le sentiment d’idiotie que dégage ce personnage pour le
remplacer par un sentiment de peur.
Sa haine et sa méchanceté morale semblent être si fortes
qu’elles se répercutent sur son physique.
Mais qu’en est-il vraiment, de quoi provient sa
colère visible ? Entrons dans son esprit pour observer ce qui s’y déroule.
II.
Portrait psychologique et moral de Javert
1.
Entre admiration de l’autorité et haine de la rébellion : un justicier trop
zélé
Hugo prête à Javert de bons sentiments qui sont des qualités et font de lui un vrai
justicier au niveau morale.
Avec sa « haine de la rébellion » et son « respect de l’autorité »,
l’inspecteur de police est considéré comme un homme admirable et intègre qui défend la
veuve et l’orphelin au détriment des horribles malfaiteurs qui font le malheurs de la société.
Javert a une foi profonde dans sa fonction de représentant de la loi, et n’a pas le droit à
l’erreur considérant qu’étant fonctionnaire il se doit d’être parfait.
Hugo fit de lui un adorateur
de l’autorité.
L’autorité étant pour Javert dû à la fonction que l’on exerce, les détenteurs des
plus hauts postes sont pour lui des générateurs d’admiration inépuisables.
En somme Hugo a
conçu un Javert ayant tout le potentiel requis pour faire un parfait agent de police juste dans
ses décisions et dans ses idées.
Mais à être un fonctionnaire trop zélé, ne prend-on pas le
risque de sombrer dans l’excès ?
2.
Mépris et stigmatisation du misérable
C’est ce qui arriva à Javert : sa fermeté se transforma en tyrannie et son respect se
métamorphosa en ignorance.
En effet considérant que « le vol, le meurtre et tous les crimes »
sont des formes de rebellions, il se créa en lui une haine envers les auteurs des actes criminels.
»
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