Pour étudier « La peste » de Camus

DOCUMENTATION

L’homme révolté, toute la dernière partie : « La pensée de midi ». Les lecteurs qui connaîtraient assez bien les découvertes fondamentales de la science contemporaine : quanta, relativité, principe d’indétermination d’Heisenberg (avec les discussions très importantes que ce principe a suscitées), pourront s’inspirer aussi pour étudier la philosophie de La peste des phrases suivantes de Camus : « Les idéologies qui mènent notre monde sont nées au temps des grandeurs scientifiques absolues. Nos connaissances réelles n’autorisent au contraire qu’une pensée des grandeurs relatives... La pensée approximative est seule génératrice de réel. »

4. Albert Camus écrit à un ami allemand : « Je continue à croire que ce monde n’a pas de sens supérieur. Mais je sais que quelque chose en lui a du sens et c’est l’homme, parce qu’il est le seul être à exiger d’en avoir. Ce monde a du moins la vérité de l’homme et notre tâche est de lui donner ses raisons contre le destin lui-même. Et il n’a pas d’autres raisons que l’homme et c’est celui-ci qu’il faut sauver si l’on veut sauver l’idée qu’on se fait de la vie. » Vous discuterez ces propos en vous fondant en particulier sur une étude précise de La peste.

► Bibliographie

On consultera toujours utilement, pour une étude détaillée de La peste et des autres récits de Camus :

• Les deux tomes des Œuvres de Camus dans La Pléiade :

1. Théâtre, Récits, Nouvelles.

2. Essais.

Roger Quilliot y a rassemblé tous les textes importants de Camus (sauf les Carnets) et il les a éclairés par des présentations extrêmement bien informées, toujours intéressantes.

On lira en particulier :

- dans le premier tome, a. l’analyse et les extraits de la première version de La peste; b. la pièce L’état de siège, créée par Jean-Louis Barrault un an après La peste sur un sujet à la fois très voisin et très différent (pièce non réussie à mon avis mais qu’il peut être utile de comparer au récit pour mieux saisir les exigences respectives du texte écrit et du théâtre) ; c. L’intelligence et l’échafaud, Herman Melville, et La réponse de Camus à Roland Barthes.

- dans le second tome : L’homme révolté, et toutes les Lettres sur la révolte, surtout celle adressée à Jean-Paul Sartre.

• Les Carnets de Camus, deux tomes parus, I (1935-42), II (1942-51), Gallimard.

Peu de confidences biographiques, mais de très nombreuses pensées très intéressantes sur tous les sujets; l’homme et l’artiste toujours en éveil.

® Les deux analyses approfondies, par Pierre-Louis Rey, de L’étranger et de La chute parues dans la collection « Profil d’une œuvre » (Hatier, 1970).

» Les nombreux articles et études cités p. 63-72 dans notre chapitre l’Accueil de la critique.

• Albert Camus et les critiques de notre temps (recueil, établi par Jacqueline Levi-Valensi, de grands textes critiques français sur « l’univers camusien » (Garnier, 1970).