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Pour un anniversaire - Paul Eluard

Publié le 22/02/2012

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Je fête l'essentiel je fête ta présence    Rien n'est passé la vie a des feuilles nouvelles    Les plus jeunes ruisseaux sortent dans l'herbe fraîche    Et comme nous aimons la chaleur il fait chaud Les fruits abusent du soleil les couleurs brûlent Puis l'automne courtise l'hiver vierge    L'homme ne mûrit pas il vieillit ses enfants Ont le temps de vieillir avant qu'il ne soit mort Et les enfants de ses enfants il les fait rire    Toi première et dernière tu n'as pas vieilli Et pour illuminer mon amour et ma vie Tu conserves ton cœur de belle femme nue.    Paul Eluard   

Introduction ■ Eluard, chantre de l'amour partagé. ■ L'Amour. La Poésie. ■ Eluard ne vit que pour ces 2 pôles.  

Première partie : la grande célébration de l'Amour fou. ■ Ce n'est pas un anniversaire particulier, mais le symbole de tous ceux de son amour. ■ Déroulement de mille symboles amoureux. ■ Pérennité de l'amour. Amour-cycle. ■ Nature complice et aimante. ■ Amour-partage. ■ Grâce à l'amour : — le temps ne fuit plus, — l'âge disparaît. ■ Symétrie permanente : Amour/Vie. Deuxième partie : la poésie ardente, à la souveraine et lumineuse modulation : ■ A Amour naturel et total, il faut Poésie naturelle et totale. ■ Sources mêmes : — du mot souple et secret, — de l'image libre et mystérieuse, — de la phrase claire et magique. ■ Poésie agile, libre, simple. ■ Parallèlement à tout ce qu'il y a de simple, immédiat dans la Nature à tout ce qu'il y a de réel dans le cœur, la vie de l'homme. ■ Poésie transparente, limpide, évidente. ■ Elle a le pouvoir « muet « de transmission de la peinture. ■ Langage pur. Conclusion ■ Poème de début. ■ Autres types d'œuvres, entre autres celles « de combat «. ■ Mais toujours il chantera l'Amour, la Poésie. ■ Œuvre d'une très grande richesse.   

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« Parallèlement à tout ce qu'il y a de simple, immédiat dans la Nature à tout ce qu'il y a de réel dans le cœur, la viede l'homme. Poésie transparente, limpide, évidente. Elle a le pouvoir « muet » de transmission de la peinture. Langage pur.

Conclusion Poème de début. Autres types d'œuvres, entre autres celles « de combat ». Mais toujours il chantera l'Amour, la Poésie. Œuvre d'une très grande richesse. DEVOIR Eluard...

Un des plus grands poètes du 20e s.

et avec Aragon un des chantres parfaits de l'amour partagé.

Le texte« Pour un anniversaire » s'inscrit dans l'œuvre : « L'Amour, la Poésie », écrite lors de la période surréaliste d'Eluardet A.

Breton affirme : « le miracle d'une telle poésie est de confondre tous les secrets en un seul, qui est celuid'Eluard et qui prend les couleurs de l'éternité ».

Les deux mots qui constituent le titre réunissent les deuxprincipaux pôles d'attraction du poète qui disait ne pouvoir créer (La Poésie) sans aimer (l'Amour).

Notonscependant qu'outre l'Amour, (après surtout la période surréaliste), outre aussi sa recherche poétique et créatrice, lelyrisme d'Eluard trouvera d'autres sources plus engagées, telle la lutte contre l'occupant et pour la liberté (cf.

lepoème Liberté dans Poésie de Combat), ou la douleur et misère du monde, et mille thèmes sociaux.

Ce poème précis« Pour un Anniversaire » est un chant d'amour dont l'inspiratrice est sans doute encore sa première femme Gala.Mais 1929 est l'année de la rencontre avec Nusch, sa future deuxième femme, qui « entra dans [sa] vie, comme uneimage de femme entre dans un rêve ».

Comme beaucoup d'autres poèmes du recueil, ou de celui qui précède :Capitale de la Douleur (1926) ou qui suit : La Vie Immédiate (1932), cette pièce présente « la grande célébration del'amour fou » (1er thème) et de « la poésie ardente...

[à la] souveraine et lumineuse modulation » (2e thème) selonla formule d'un des meilleurs critiques d'Eluard, Raymond Jean. * * * Les vers d'amour « fou » abondent dans les 3 volumes ci-dessus nommés, que ce soit : « J'entends vibrer ta voix dans tous les bruits du monde », ou : « La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur » ; l'idée est toujours la même, celle qu'il exprime aussi dans Pour un Anniversaire : « fêter » par l'amour une femme quide ce fait reste toujours la même, en dépit du temps qui passe.

Ainsi il ne s'agit pas d'un « anniversaire » particulier,mais de plusieurs anniversaires, tous ceux de son amour, qui ne sont pas situés dans le temps et que l'on peut «fêter » à chaque instant.

Remarquons la répétition du mot essentiel « je fête » (1er vers) qui se précise grâce àl'analogie immédiate avec « présence ».

Même force dans l'utilisation de « ta » « présence », car si pour le lecteur ilsubsiste indétermination, pour Eluard « ta » ne peut représenter qu'une seule personne au monde, inutile donc depréciser.

Le tercet continue à dérouler les symboles d'amour, tel : « rien n'est passé » en négation avec le titre «anniversaire », et qui souligne la pérennité de l'amour ; ou les comparaisons et suggestions en une nature complice,mais aimante elle aussi : nature-cycle, comme amour-cycle.

En effet comme chaque printemps les arbres secouvrent de feuilles nouvelles, de même la vie reprend toujours plus ardente grâce à l'amour « nouveau », « jeune »et « frais » lui aussi.

Ainsi à la notion de renouvellement s'allie celle de transformation, parallèle à celle de partage,dans un des plus beaux vers d'amour, déployé mollement, comme au soleil de la passion : « Et comme nous aimons la chaleur il fait chaud...

».

Cette chaleur est le symbole même de la flamme d'amour ettout le deuxième tercet est sous ce signe, car « les couleurs brûlent », « les fruits abusent du soleil », « l'automnecourtise ardemment », tandis que l'analogie : amour humain/nature se précise par l'utilisation, appliquée auxphénomènes naturels, de termes spécifiquement humains (« abusent », courtisent », « vierge »...).

Ainsi le tempsne fuit plus, l'amour a vraiment arrêté son cours, non qu'il l'ait « suspendu » comme le demandait Lamartine, mais ilsupprime son effet, car la vie est une re-création continue (3e tercet) où l'homme ne«mûrit » pas comme un fruit(même assimilation de vocabulaire que précédemment mais en sens inverse), il prend le temps de«vieillir », de voirvieillir ses enfants et en même temps de rester toujours un enfant (cf.

Matines) grâce au courant d'amour quis'établit en cette vie paisible, patriarcale, biblique : enfants, petits-enfants, grand-père « les fais[ant] rire ».

Onsonge à V.

Hugo, en écoutant les résonances archaïques de ce vers : « Et les enfants de ses enfants il les fait rire», sa syntaxe naïve (« et...

il les fait rire »), la décomposition simpliste des termes (« et les enfants de ses enfants»).

L'amour est donc le seul moyen de faire disparaître l'âge, car celui qui aime vraiment est toujours aux premiersmoments de son amour.

La femme aimée « n'a...

pas vieilli », elle est 1re et dernière » pour le poète.

Comme le « Toi. »

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