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PRÉVOST Jean

Publié le 27/11/2018

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PRÉVOST Jean (1901-1944). Comme Henri Massis, André Maurois ou Pierre Bost — dont il fut si proche —, Jean Prévost, né à Saint-Pierre-lès-Nemours, reçut, dans sa jeunesse, renseignement d'Alain. Il entra à l’École normale supérieure et se voua ensuite à la littérature. Son œuvre est considérable : traités éthiques (Tentative de solitude, 1925; Plaisirs des sports, 1926; Essai sur l'introspection, 1927); ouvrages historiques ou sociologiques (Histoire de la France depuis la guerre, 1932; La Terre est aux hommes, 1936, sur les problèmes démographiques; Usonie, 1939, sur la civilisation américaine); essais de critique littéraire (la Vie de Montaigne, 1926; la Pensée de Paul Valéry, 1926; les Epicuriens français, 1931 ; l'Amateur de poèmes, 1940; Essai sur les sources de « Lamiel », 1942; la Création chez Stendhal, 1942; Problèmes du roman, posth., 1945; Baudelaire, essai sur l'inspiration et la création poétiques, posth., 1953); récits et romans (les Frères Bouquinquant, 1930, qui furent adaptés au cinéma; Rachel, 1932; le Sel sur la

 

plaie, 1934; la Chasse du matin, 1937, etc.); ouvrages d'histoire de l’art, sur Eiffel, sur Philibert Delorme.

 

Engagé dans la Résistance sous le nom de capitaine Goderville, Jean Prévost fut tué dans le maquis du Ver-cors, près de Sassenage, à la tête d’une compagnie de corps francs. Cette mort lui conféra un prestige particulier : l’intellectuel polygraphe, dont l’œuvre avait été couronnée en 1943 par le grand prix de Littérature de l’Académie française, prit le visage d'un héros.

« boxe et de la natation, chantera-t-il une «matinée dans un bois», l'« amitié du fleuve» (Plaisirs des sports).

�es garants, il les cherchera chez Montaigne, chez Saint­ Evremond.

chez Stendhal, chez Sainte-Beuve (et même chez Hérault de Séchelles), chez tous les épicuriens aux sens vifs et à l'esprit clair, qui ont su proposer un mes­ sage de lucidité et de courage allègre.

Dans les grandes études qu'il a consacrées à Stendhal et à Baudelaire se retrouvent la même souplesse et le même empirisme que dans ses essais éthiques ou sociolo­ giques.

Refusant toute idée préconçue, Jean Prévost vou­ lut mettre en évidence le processus de la création chez les auteurs quïl analysait.

Aussi porta-t-il une attention singulière aux ajouts, aux corrections des écrivains.

11 sut ainsi renouveler l'histoire littéraire et la transformer en une sorte de phénoménologie de J'acte créateur.

Exempts de pathos, de facilités.

de rhétorique, ses essais critiques demeurent admirables.

Cet humaniste, rebelle à toute transcendance, épris de plaisirs sains ct d'idées claires, sut s'ouvrir aux autres.

Dans les Frères Bouquinquant, il ne nous donna pas seulement un roman populiste; il s'attacha à montrer la fierté et le courage dont les petites gen s sont capables.

Dans Apprend�e seul ( 1940).

il essaie d'aider les autodi­ dactes et leur dispense ses conseils.

Comme Jean-Paul Sartre l'a montré (Situations Il, « Situation de l'écrivain en 1947 >>),le radicalisme de la Troisième République a trouvé avec Jean Prévost une de ses expressions les plus complètes et les plus per­ suasives.

BIBLIOGRAPHIE Hommage à Jean Prévost (par A.

Beucler, A.

Chamson.

P.

Rude, P.

Bost) .

s.

1.

n.

d.

(Grenoble.

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196�: Marc Bertrand.

l'Œuvre de Jean Prévosr, Ber­ keley et Los An!!eles.

University ofCalifornia Press, 1968; Odile Yelnik, Jean Pr. »

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