Princesse de clèves
Publié le 14/10/2013
Extrait du document
«
classique du XVIIe siècle.
On tend vers l’universel et l’auteur suggère plutôt ce qui émane de son
héroïne : « éclat », « grâce » et « charme ».
Ce sont plutôt des notions indéfinissables, subjectives mais
qui crée un halo de connotations élogieuses qui font rêver le lecteur, d’autant plus que l’auteur utilise
des hyperboles appuyés et des superlatifs des plus flatteurs : « une beauté parfaite », « un éclat qu’on
a jamais qu’a elle ».
Mais a coter des ses hyperboles, l’auteur utilise subtilement des litotes : « les
charmes », « la grâce ».
Charme est d’ailleurs dans son premier sens qui est de jeter un sort (époque
médiévale), cela montre le grand pouvoir de l’héroïne qui n’a pas de défauts.
Ce manque de détails
permet à chaque lecteur de s’imaginer son propre idéal de beauté.
Passons aux caractéristique morales et intellectuelles, l’auteur n’insiste pas sur la formation
intellectuelle, tout est dit dans une formule qui met sur le même plan faculté mentale et disposition
physique « sa mère travailla » (ll.10-11) mais la grande préoccupation de Mme de Chartre « dont la
vertu et le mérite est extraordinaire » n’est pas d’ordre intellectuel mais moral avec la vertu.
La mère
se fixe un objectif paradoxal : non seulement lui « donner de la vertu » mais « la lui rendre aimable ».
Ce portrait physique et moral est aussi l’occasion d’un retour en arrière pour montrer les exigences
d’une mère et l’éducation qu’elle a donné à sa fille.
II- Les conseils d’une mère :
1) Originalité de cette méthode :
Mme de Chartre, depuis son veuvage c’est éloignée de la Cour, « elle avait donné ses soins à
l’éducation de sa fille » (l.9), elle n’est donc pas une mère comme les autres.
Dans ce passage central
du texte, nous avons un développement qui utilise l’imparfait : « elle lui montrait », « elle lui
contait », nous sommes sans doute dans une convention entre la mère et la fille et on note d’ailleurs
une rupture avec des verbes au passé-simple : « elle songea » (l.11 temps du récit) et d’autres temps
comme le présent de vérité général (l.12 : « la plupart des mères s’imaginent qu’il suffit de ne parler
jamais de galanterie devant les jeunes personnes ».
C’est une femme intelligente, indépendante d’esprit qui refuse la conspiration du silence qui
s’organise lorsqu’il s’agit de l’éducation des filles.
Elle, elle n’impose rien à sa fille, « elle faisait
souvent à sa fille des peintures de l’amour » (l.15), ici une métaphore picturale assez vague (Watteau =
peintre de l’amour), c’est une expression elliptique de l’amour qui laisse au lecteur libre de s’imaginer
ce qu’il veut.
Les relations mères/filles sont basées sur une confiance réciproque comme le laisse
supposer « persuader » (utilise les sentiments ≠ convaincre qui utilise des arguments, passion).
Ce
paragraphe nous montre comment la mère insiste sur une qualité en particulier qui est la vertu.
2) Vertu et Amour :
On s’aperçoit que la vertu est le but recherché de l’éducation qu’elle veut donner à sa fille mais ne
parler que de vertu et pas d’amour, c’est prendre le risque que tous les efforts sont réduits à néant.
Aussi sa mère consacre-t-elle l’essentiel de son discours (ll 17-25) à montrer des désordres qui suivent
la passion.
Alors qu’elle en dépeint les charmes bien plis succinctement (l.15 : « ce qu’il y a
d’agréable ») en une phrase.
Dans sa phrase la vertu et l’amour sont totalement antithétique ou
antinomiques et pour la mère il faut donc vivre en se conformant au paradoxe suivant : aimer la vertu
et craindre voir refuser la passion.
Dans cette longue phrase, deux adjectifs s’opposent « agréable » et
« dangereux » (l.15) et en fait chaque proposition montre le dilemme vertu-passion.
La structure syntaxique es marqué par des connecteurs logiques dont évidement ceux de la
contradiction « mais », « aussi » et « que ».
Il s’agit donc d’une mise en garde qui commence par une
phrase concession (« elle lui montrait ce qu’elle a d’agréable ») (versant agréable de la passion) mais
ensuite elle développe l’antithèse entre l’amour et la vertu en donnant force détails (énumération en.
»
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