Devoir de Philosophie

« Quand on conseille aux hommes de rechercher une vie moyenne, tranquille et assurée, on ne leur dit pas assez qu'il leur faudra aussi beaucoup de sagesse pour la supporter. »

Publié le 20/02/2011

Extrait du document

• « Rien de trop « : idéal du grec classique du Ve siècle av. J.-C. • Modération et mesure d'une « vie moyenne «... • ... garantie (« assurée «), sans problèmes majeurs donc (« tranquille «). • L'homme est-il capable de s'en contenter ? • A-t-il assez de sagesse ? • L'entreprise d'un idéal de ce genre, pris dans son sens constructif et non étriqué n'est-elle pas bien difficile à suivre pour le commun des mortels ? • Est-ce de toute façon un programme suffisant ? 

« • Or « Rien ne sert de courir, il faut partir à point.

» (La Fontaine : Le Lièvre et la Tortue).• De plus il ne s'agit pas seulement de savoir réfléchir mais de le vouloir.• Or Pascal constate qu'un des actes les plus difficiles pour l'homme est de rester seul face à lui-même, car il a peurde se voir, de penser sa vie.• Il préfère se disperser, s'étourdir aussi bien par le travail, l'activité que par le plaisir.

Voir toutes les Pensées sur le« divertissement ».• Ainsi avoir les qualités de sagesse nécessaires pour admettre et rechercher une vie « moyenne » (dans le sens de« mesurée ») n'est pas donné à tous.• Il faut force morale, domination de soi qui va parfois jusqu'à une certaine ascèse, mais qui est surtout une des formes de l'humanisme (cf.

Montaigne : voir le derniertexte des Essais sur la Sagesse humaine).• Mais l'adjectif « moyen » utilisé par Alain correspond aussi à un sens plus courant : « entre le petit et le grand »,qui atteint parfois même une valeur péjorative avec le sens de « médiocre ».• S'il est vrai qu'une sagesse mesurée repose sur un effort personnel —, ainsi ce conseil de La Fontaine : « Aide-toi,le ciel t'aidera.

» (Le Charretier embourbé)• ...

sa contrepartie « est une conception plutôt—,...

étriquée, même égoïste ; c'est encore chez La Fontaine quese trouve cette affirmation :« Ne t'attends qu'à toi seul.

» (L'Alouette et ses petits)...• Où est la place du sacrifice et de l'héroïsme, de ce valeureux dépassement de soi que prônait Corneille parexemple, ce sens de l'illustre, du grand qui galvanise l'être et qui correspond au besoin ancré au fond de toute âmed'admirer un héros ...

à défaut d'en être un ?• Or ce sens peut s'allier à une autre forme de sagesse qui consiste à « se faire un effort » (Corneille) et à conduireson destin (Suréna, héros généreux, inébranlable, mais profondément humain, Corneille, Suréna).• Prise de position optimiste, de celui qui croit en l'homme, qui le fait avoir confiance en soi, qui entraîne, qui « peint» peut-être « les hommes tels qu'ils devraient être » (La Bruyère), mais se révèle exemplaire, toute d'ardeur,d'enthousiasme, d'énergie (cf.

la virtù stendhalienne).• Or une partie de l'âme humaine la désire, l'admire — n'est-elle pas nécessaire pour agir quand les circonstances ledemandent ? Exemple historique : La Résistance — Voir aussi les héros de La Condition humaine (A.

Malraux).• But bien plus grand, plus tentant ? considéré comme plus beau qu'une vie « tranquille » ? Conclusion. • Donc que penser ? • « Philosophie dure, froide et égoïste d'un vieillard » ainsi Lamartine qualifiait-il la morale de La Fontaine...• ...

celle précisément qui nous donne un code pratique afin que nous puissions nous tisser une vie « moyenne,tranquille et assurée ».• C'est pourtant à une sagesse naturelle toute de modération qu'elle aboutit.• Mais elle est fort difficile à pratiquer avec justesse sans tomber dans étroitesse, mesquinerie, égoïsme.• Une ambition bien comprise et surtout le sens du dépassement moral, l'ardeur, l'enthousiasme sont eux aussi fortbénéfiques pour l'homme...• ...

et peuvent « faire progresser quelque chose dans le monde », selon la formule de H.

de Montherlant qui sedressait précisément contre la médiocrité (un des sens de « moyen »), qu'il appelait abandon.• L'une et l'autre prises de position se doivent de toute façon d'être humanistes :— la grande sagesse païenne, puis classique, raisonnable, celle du juste milieu ;— l'aspiration naturelle en l'homme au surhumain, sa quête d'un idéal, sa conception de l'absolu qui le porte et lehausse.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles