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Quand vous serez bien vieille, des Sonnets pour Hélène de Pierre de Ronsard

Publié le 17/01/2022

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ronsard

 

L'oeuvre proposée est le sonnet "Quand vous serez bien vieille", des Sonnets pour Hélène, écrit en 1578 par Pierre de Ronsard. Il est un des auteurs majeurs du XVIème siècle, qui a formé la Pléiade avec Du Bellay, ce groupe de poètes qui défendaient la langue et la littérature françaises. Son époque, bouleversée par divers évènements (découvertes du Nouveau Monde et de l'héliocentrisme) est marquée par le mouvement des humanistes qui a touché toutes les formes de l'art, en puisant ses valeurs dans les oeuvres de l'Antiquité, la volonté de progrès et d'innovation et enfin dans la foi en l'homme et le savoir.

 

ronsard

« Ronsard, « quand vous serez bien vieille »Pierre de Ronsard a vécu au XVIe siècle. Il est un adepte de l’ épicurisme , et une figure majeure de la littérature poétique de la Renaissance .

En 1547, Ronsard fait la connaissance de Joachim du Bellay .

Il décide de créer avec son ami et quelques autres jeunes poètes un groupe qui prendra quelques années plus tard le nom de la Pléiade .

Leur objectif est de soutenir le français contre ses détracteurs, enrichir son vocabulaire et son style et composer des œuvres inspirées des auteurs grecs et latins.Les Sonnets pour Hélène (Hélène de Surgères) ont été publiés en 1578.

Ce recueil comprend cent onze sonnets et quatre autres poèmes répartis en deux livres.

Il a été composé pour Hélène de Surgères, femme qu’il rencontre à ses 54 ans.LECTURE Prendre conscience du temps qui conduit à évoquer la vieillesse, c'est ce que fait Ronsard dans ce sonnet adressé à Hélène.

Si elle sereconnaît dans l'image cruelle d'une jeune femme nostalgique, elle comprendra qu'il faut profiter du présent.

La vie humaine est aussibrève que celle des roses.

On peut donc se demander si le poème est bien le lieu d’une quête amoureuse ? On pourra analyser successivement :I.

L'originalité de la demande amoureus e.II.

La célébration de la poésie I/ Originalité de la demande amoureuse..1.

Une image peu flatteuseSa beauté est passée.

Ce sonnet a été écrit pour Hélène, or il ne cherche pas à la célébrer mais lui renvoie plutôt une image peu flatteuse d'elle même.

Sabeauté n'apparaît qu'à l'imparfait « Ronsard me c élébrait du temps que j'étais belle » (v.4).Son dédain.

Au moral non plus, Hélène n'est pas célébrée.

Son attitude en fac e de Ronsard est évoquée pour être regrettée.

Elle apparaît en effet dans uneattitude de dédain en face de l'amour qui lui est offert « regrettant mon amour et votre fier dédain » (v.12).Sa vieilles se, non sans une certaine cruauté, Ronsard préfère envis ager l'heure des souvenirs mélancoliques.

A deux reprises, il se plaît à faire envisager àHélène sa vieillesse : « Q uand vous serez bien vieille » (v.1), « vous serez au foyer une vieille accroupie » (v.11)...2.

La précision de la scèneAu vers 1, les circonstances : "au soir", "à la chandelle", qui permettent d'imaginer la scène ne manquent pas de douceur.

En effet, l'heure chois ies'accorde avec l'âge et la chandelle (éclairage réservé aux riches du XVIème siècle) rappellent discrètement l'aisance matérielle d'Hélène.L'évolution vers la familiarité : L'adjectif vieille n'était au vers 1 qu'un attribut d'Hélène et non sa caractéristique es sentielle.

Au vers 11, Ronsard ysubstitue le substantif "une vieille" signifiant qu'Hélène n'a plus d'autre qualité que la vieillesse.Au même vers 11 s'achève le tableau avant l'apostrophe finale : « V ous serez au foyer une vieille accroupie ».

Le participe passé "accroupie" apparaîtbrutal.

Il est resté en quelque sorte l'écho réaliste du participe "assise" du vers 2.

C e qui confirme cette idée, c'est que le groupe de mots "au foyer"reprend l'expression "auprès du feu".Ronsard est donc devenu plus cynique.

De plus, la douceur du rythme initial bien cadencé « Q uand vous serez bien vieille / au soir, à la chandelle » adisparu au vers 11, alexandrin d'une seule traite.La solitude d'Hélène : En outre, la vieillesse d'H élène ne se trouve nullement douce : Sa vie parait au contraire particulièrement monotone.

D'abord parceque Ronsard a l'habileté de la présenter seule et non entourée d'enfants ou petits enfants.

La seule présence que l'on perçoive autour d'elle est celle desdomestiques.La monotonie de sa vie : En outre, la vie d'Hélène semble bien monotone.

Le rythme des vers 2-3 coupés à l'hémistiche donne l'impression d'une vie tropbien réglée qui ne manque pas de susc iter le regret du passé...3.

La nostalgieLes formes du regret.

Le participe "regrettant" au vers 12 a un double sens : Il signifie à la fois éprouvant de la nostalgie à l'égard de mon amour pour vouset regrettant de ne pas y avoir répondu.

C e regret, Ronsard se plait à le faire durer en employant les participes présents chantant et vous émerveillant.Transférés à la servante, les participes présents du second quatrain jouent le même rôle nostalgique : « Q ui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant »La projection dans le futur aux vers 13 et 14.

Le poète lance à Hélène son appel : « Vivez si m'en croyez.

» (v.13-14).

Dans ces deux vers, il ne cherchepas à montrer que la beauté actuelle d'Hélène contredit à l'annonce de sa décrépitude : omettant de lui redire qu'elle est belle (adj.

belle au pass é) commes'il voulait par là qu'Hélène prenne bien conscience du caractère fugitif de sa beauté.

C'est parce que cette beauté est éphémère qu'elle a besoin de lapoésie de Ronsard. II/ La célébration de la poésie..1.

La présence du poèteD'une part, Ronsard se consacre à peu près autant de vers qu'à Hélène.D'autre part, il a soin de ne pas se mettre en scène au moment cruc ial de sa vieillesse.De plus, alors qu'Hélène n'a pas droit à être nommé dans ce poème (elle n'ac querra ce droit que si elle cède à l'amour de Ronsard), le poète se cite deuxfois...2.

Une mort très doucePlus que s a vieillesse, c'est son fantôme qu'il met en scène et sa mort même semble légère.

Là où Hélène était accroupie, Ronsard se repose parmi desarbres consacrés à V énus.

Certes le poète meurt, mais il continue à vivre dans les mémoires.Chacun sur terre se souvient de lui, Hélène bien sûr : « Direz chantant mes vers » (v.3) mais encore l'ensemble de s es servantes se souviennent deRonsard.

L'expression « lors vous n'aurez servante » (v.5) a un caractère absolu.

Elle signifie toutes les s ervantes.

Ronsard est au cour du dialogue qu'ilimagine entre Hélène et ses servantes , et c'est la force de son seul nom qui les tire de leur somnolence...3.

Le nom de la gloireL'orgueil du poète ici ne manque pas de finesse puisqu'il envisage s a gloire pour la faire rejaillir sur Hélène : « bénissant votre nom de louange immortelle »(v.8).

Ne pouvant plus célébrer Ronsard mort, la servante transfert son admiration à celle qui lui a inspiré des poèmes, ce qui permet à Ronsard, écrivain dece texte, de célébrer Hélène.Ainsi Ronsard a vaincu la mort.

A u nom de la poésie Hélène devrait donc répondre de s on amour : « Vivez si m'en croyez, n'attendez à demain ». Conclusion Ce poème est une forme de provocation puisque Ronsard projette par Hélène une vision réaliste de son avenir mais il est aus si un appel à vivre leprésent, d’où le terme « Carpe Diem ».

Ronsard en ce poème, parle à la femme qu’il aime, il lui demande de l’aimer car quand elle sera vieille, pluspersonne ne voudra d’elle.

A vec ces éléments, on peut donc affirmer que le poème est bien le lieu d’un quête amoureuse.. »

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