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Que pensez-vous de l'attitude exprimée en ces termes par Jean Cocteau : « L'engagement d'un écrivain ? Je suis neutraliste. J'hésite en face de l'engagement. »

Publié le 11/09/2014

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Déjà au siècle dernier, Victor Hugo a défini la mission sociale du poète sans renoncer pour autant aux exigences du vrai lyrisme. Romain Rolland lui-même ne prétend se situer hors du combat que pour mieux défendre sa conception de la civilisation moderne. Les plus grands de nos écrivains ont cru devoir témoigner de leur attitude dans des circonstances précises : Malraux avec L'Espoir, Bernanos avec Les grands cimetières sous la lune ou Albert Camus avec La Peste ont « engagé « leur talent littéraire. Il est des circonstances où les productions de l'art pur paraissent dérisoires en face de la réalité et où le refus de s'engager, pour un artiste, constitue déjà un engagement.

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« 2 I 4 XXe SIÈCLE LITTÉRATURE ET ENGAGEMENT déjà l'attitude de Mallarmé pour qui la littérature représentait le but, la fin même de la vie.

L'art, selon lui, était comme un beau diamant qui « nie le monde extérieur par la puissance même de sa foi».

Cette conception se retrouve chez Paul Valéry ou chez André Gide qui accordent une place prépondérante aux exigences du style.

L'art est un acte Ainsi !'écrivain ne doit-il jamais essentiellement individuel placer son génie au service d'une collectivité quelconque.

Ce serait dissiper en pure perte une précieuse énergie, car l'art est essen­ tiellement individuel.

Il consiste, pour Marcel Proust par exemple, en la recherche d'une éthique personnelle.

Son œuvre lui permet de découvrir la signification profonde de son existence en dehors du temps réel de son âge adulte.

L'art doit atteindre l'éternel Il semble bien en effet que l'art doive éviter les conces­ sions à l'actualité.

Les chefs-d'œuvre du passé sont grands dans la mesure où ils ont su dépasser longtemps le cadre historique de leur création et atteindre une réalité supérieure, celle des grands mythes symboliques qui forment la trame des tragédies grecques et de celles de Racine.

C'est sans doute aussi ce qui donne toute leur valeur à des œuvres plus récentes comme Électre de Jean Giraudoux, Antigone d 'Anouilh ou La machine infernale de Jean Cocteau.

Les œuvres « engagées " Les œuvres qui se sont placées au sont souvent médiocres service de l'actualité paraissent souvent bien fragiles en regard de ces dernières.

Le lyrisme d'Aragon ne s'élève jamais au-dessus de la prose lorsqu'il clame son attachement au Parti qu'il a choisi.

Les générations futures ne pourront sans doute pas comprendre la métaphore de- Jacques Prévert : « Le soleil rouge du prolétariat».

Il semble donc bien que !'écrivain ait le plus grand intérêt, pour le prestige même de l'art, à demeurer toujours «au-dessus de la mêlée» selon l'opinion de Romain Rolland.

II.

LES RAISONS DE S'ENGAGER La responsabilité sociale Mais !'écrivain qui bénéficie de de l'écrivain par son génie d'une position pri- vilégiée parmi les hommes ne doit-il pas se sentir responsable devant ses contemporains ?. »

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