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Quelques réflexions sur «La Raison Hantée» de Pierre Srour

Publié le 31/12/2011

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Ce petit roman est attrayant à lire. Certes, je ne me range pas ici sur le compte d’un critique professionnel. Pourtant je suis un lecteur et tout lecteur me semble-t-il a le sens de dévoiler ce que l’auteur s’abstient de dire consciemment, c’est que la lecture nous contraint de  comprendre non seulement ce qui est écrit, mais aussi ce qui n’est pas écrit. Là, une chose est inévitable. Chacun a sa manière de voir, de sentir et de réfléchir. Seulement, notre guide devrait être, à mon avis, la sincérité, le goût de participer aux événements relatés, de s’identifier autant que possible par une sympathie et de l’inciter par un regard sérieux  à se perfectionner. Mais enfin, aucun auteur n’est satisfait de son œuvre pour ne pas être paranoïaque.

« 2 Il rompt souvent l’enchaînement des scènes pour projeter ses soucis, ses points de faiblesse, ses désirs, ses révoltes, sa déceptio n… bref, tout ce que son intériorité puisse recéler.

Ainsi, le langage psychopathologique apparaît comme la rançon d’une condition humaine qui traîne sans raison dans l’absurde et le tragique.

Les personnages sentent une division et un déchirement psycholo gique qui reflètent d’une façon ou d’une autre, le déchirement social que la guerre civile alimente et perpétue.

Le contraste est le fil inaperçu qui tisse les événements ; la blancheur immaculée et le désert de la vie quotidienne, face aux bombardements e t le sang versé gratuitement dans une absurdité impitoyable.

La vie bourgeoise insouciante et perverse alterne avec les soucis du pain, de la survie et l’angoisse mortelle d’être dépecé chez soi et dans des lieux estimés inaccessibles au hasard des obus.

Dans cette psychose collective, si l’on ose dire, cette adolescente, que l’auteur s’ingénie d’analyser, est -elle une victime ? Est -elle l’effet du diabolique désir d’un «religieux» pervers ou le jeu des fantasmes pour rappeler Freud ? L’auteur ne tranche pa s.

Et la question : Quelle mission a -t- elle la présence de cette fille dans le roman face à celle de Mme Kraft, cette Italienne «mûre» au sens ambigu.

Pourquoi l’auteur est -il désemparé, pour ne pas dire impuissant face aux séductions de l’aînée et aux inv itations de la cadette ? Est -ce la culpabilité ? Est -ce la vulnérabilité aux enseignements puritains ? C’est comme si on ne peut pas oublier cette leçon : L’Orient, c’est l’orient et l’Occident, c’est l’Occident.

Mais Elyse, à mon avis, n’est pas notre inn ocence aliénée.

C’est la «part maudite», peut -être, de notre être.

C’est ce côté sado -masochiste qui ronge notre profondeur.

Mme Kraft, c’est aussi le féminin de toujours.

Ce serait Ève qui séduit tout en gardant sa nonchalance et son indifférence jouée.

S on corps est l’appât et l’homme le désire même. »

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