Devoir de Philosophie

Qu'est-ce qu'un mythe?

Publié le 18/09/2018

Extrait du document

Au début, ce fut donc une voix. La parole qu'elle profère échappe par essence à la banalité. Procédant du sacré, elle est la Parole par excellence, celle qui fonde et justifie. Sa fonction est toujours explicative. C'est cette caractéristique que retrouve et suggère Jean Cocteau en ouvrant chaque acte de La Machne infernale(1934) sur l'intervention de la « Voix ». Le dieu Apollon parle, condamnant Œdipe à tuer son père et à épouser sa mère.

 

Le contenu et le sens de la Parole proférée permettent de classer les mythes en quatre grandes catégories :

 

-Les mythes cosmogonique s qui développent une théorie de la naissance de l'univers. Ils relatent l'instant qui vit le passage du néant à quelque chose.

À l'origine, le mythe ne relève pas de la littérature mais de la religion. Il n'appartient pas davantage au domaine de l'écrit, mais à celui de l'oral. Selon toute vraisemblance. en effet, il fut d'abord une parole, transmise, au sein d'une communauté, de génération en génération1.

 

L'impossibilité de reconstituer cette tradition orale primitive interdit en conséquence de dater avec précision la naissance d'un mythe et d'en identifier le créateur. On ne peut connaître un mythe que par ses versions écrites, donc nécessairement plus tardives. Sa source première demeure à jamais inconnue.

« - Les mythes théogoniques qui expliquent la formation progressive du monde (les océa ns, les montagnes ...

).

On les quali fie de théog oniques1 parce qu'ils attribuent l'exis­ tence des phénomène s naturels à l'action des divinités.

- Les mythes anthropo goniques 2 qui relatent l'apparition de l'homme sur terre.

- Les mythes historiques qui traitent des origines d'une cité ou d'une nation.

Rome est ainsi cens.ée avoir été fon­ dée par Romulus, lointain desce ndant d'Énée, qui lui­ même descendait de Vénus3.

Chez Homère4, la gue rre de Troie possède des causes humaines -l'en lèvement de la princesse grecque Hélène par le Tro yen Pâris -, mais aussi des causes divines, les dieux de l'Olympe s'affrontant par Gr ecs et Troyens interposés.

C'est au nom de la loi reli­ gieuse, des devoi rs et du respect dus aux mo rts que l' Antigone de Sophocle5 se dresse contre Créon, le roi de Thèbes.

Les malheur s d'Œdipe ou ceux d'Oreste tradui­ sent la mis e en place d'interdits, tels que l'inceste ou le parricide.

Ces mythes se situen t à mi-chemin de la légende, du sacré et de l'histoir e dont ils sont à la fois une réécriture et une réinterprétation à des fins politiques ou morales.

LE TEMP S DU MYTHE Quelle que soit la catégorie à laquelle il appartie nne, le mythe remonte au temps lointain des commenc ements.

Le dater précisément est impossible.

Ce temps des ori­ gines est par défini tion obsc ur et sujet à des interpr éta­ tions légendaires.

À défaut de le délimi ter chronologiq ue­ ment, il reste possible de le caractériser sommairement : 1.

En grec theos signifie « dieu », et gonas, «naissance ».

2.

En grec anthropos désigne l'« homme ».

3.

Le poète latin Virgile (vers 70 av.

J.-C.-1 9 av.

J.-C) a r.aconté la vie d'Enée et l'his toire de Rome dans son long poème l' Enéide.

4.

Le Grec Homèr e (VIII8 siècle av.

J.-C.) est l'auteur de deux grands poème épiques : l' 1/iade.

qui raconte la guer re de Troie, et l' Odyss ée qui, après la chu te de Troie, relate le retour mouve­ menté d'Ulysse en Grèce.

5.

Dramaturge grec, Sophocle (496-406 av.

J.-C.) a composé une Ant igone en 441.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles