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Question : Quel portrait de sa mère fait la narratrice à son retour de voyage ?

Publié le 12/09/2018

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question

Colette, Sido, 1930

 

La narratrice, dont la famille habite en province, évoque le souvenir de sa mère, revenant de l'un de ses séjours à Paris.

 

Elle revenait chez nous lourde de chocolat en barre, de denrées exotiques et d’étoffes en coupons, mais surtout de programmes de spectacles et d’essence à la violette, et elle commençait de nous peindre Paris dont tous les attraits étaient à sa mesure, puisqu’elle ne dédaignait rien.

 

En une semaine elle avait visité la momie exhumée, le musée agrandi, le nouveau magasin, entendu le ténor et la conférence sur La Musique birmane. Elle rapportait un manteau modeste, des bas d’usage, des gants très chers. Surtout elle nous rapportait son regard gris voltigeant, son teint vermeil que la fatigue rougissait, elle revenait

 

 ailes battantes, inquiète de tout ce qui, privé d’elle, perdait la chaleur et le goût de vivre. Elle n’a jamais su qu’à chaque retour l’odeur de sa pelisse en ventre-de-gris , pénétrée d’un parfum châtain clair, féminin, chaste, éloigné des basses séductions axillaires, m’ôtait la parole et jusqu’à l’effusion.

 

D’un geste, d’un regard elle reprenait tout. Quelle promptitude de main ! Elle coupait des bolducs3 roses, déchaînait des comestibles coloniaux, repliait avec soin les papiers noirs goudronnés qui sentaient le calfatage. Elle parlait, appelait la chatte, observait à la dérobée mon père amaigri, touchait et flairait mes longues tresses pour s'assurer que  j’avais brossé mes cheveux... Une fois qu’elle dénouait un cordon d'or sifflant, elle s’aperçut qu’au géranium prisonnier contre la vitre d’une des fenêtres, sous le rideau de tulle, un rameau pendait, rompu, vivant encore. La ficelle d’or à peine déroulée s’enroula vingt fois autour du rameau rebouté5 ,étayé d’une petite éclisse6 de carton... Je frissonnai, et  crus frémir de jalousie, alors qu’il s’agissait seulement d’une résonance poétique, éveillée par la magie du secours efficace scellé d’or...

 

© Librairie Arthème Fayard et Hachette Littérature

• En quoi le livre de Colette est-il au carrefour du roman et de l'autobiographie ?

 

-Relève de l'autobiographie : la narratrice est un double de Colette qui s'interroge sur la formation de sa personnalité, Sido représente sa mère Sidonie...

 

- Ce qui s'en écarte et la rapproche donc du genre romanesque : la dimension mythologique de la mère...

question

« Corrigé G!HMJ.Jtll Introduction � Présenter l'auteur et l'œuvre : Romancière de la prem ière moit ié du xx• siècle, Colette place nombre de ses romans dans sa Bourgogne natale.

Elle se dist ingue aussi par ses œuvres d'autofiction comme Sido, qui retrace à part ir de souvenirs la vie de sa mère Sidon ie .

Cette œuvre permet à Colette de comprendre la na issance de sa personnalité, sous le regard d'une mère que l'écrivaine change en être mytho log ique .

� Présenter l'extrait : Le passage est un éloge de Sido, vue par sa fille, après une absence causée par un voyage à Par is.

� Lire le texte : La lecture doit être express ive et montrer les sentiments qui habitent la narrat rice .

� Rappeler la quest ion posée par l'exam inateur puis la refo rmuler : Quel portrait de sa mère revenue de Paris propose la narratrice? � Annoncer les pistes de lecture : Nous verrons que le voyage de Sido pe rmet de la caracté riser, au point de deven ir un éloge de la mère vue par sa fille.

1- un retour de voyage riche d'informations A.

Un récit de voyage vu par une enfant 1 .

Le voyage.

Il a pour destinati on " Paris» (1.

3} et a duré" une semaine" (1.

5).

1 a été l'occasion pour Sido de se livrer à diverses réjou issances : - des achats d'ali ments qu'on ne trouve pas en province comme des " den­ rées exotiques "(1.

1-2) ou qui sont importants pour un enfant comme le " chocolat en barre" (1.

1) ; -des achats de vêtements et d'« étoffes " (1.

2), énumérat ion des effets " rapport (és ) » : " un manteau modeste, des bas d'usage, des gants très chers » (1.

7-8), avec la gradation dans la valeur des articles; -des activités culturelles : visites de musées (1.

5).

" spectacles " (1.

2), concerts et conférences (1.

6).

2.

Le reg•d de l'enf_, t..

Ce lu i que fut la narratrice met toutes ces activités, qualifiées d' " attraits " (1.

4), sur le même plan, comme le suggèrent les énumérat ions du premier paragraphe (nourriture, tissu, spectacles) et celle du second : le rythme ternaire place la vis ite d'un " nouveau magasin »sur le même plan que celle du" musée agrandi » ou de« la momie exhumée ».. »

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