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QUIÉTISME ET LITTERATURE

Publié le 17/03/2019

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QUIÉTISME. Cette doctrine religieuse, élaborée par un théologien espagnol Miguel de Molinos (1628-1696) dans sa Guide spirituelle (1675), fut condamnée (1688) par Rome, et son auteur mourut dans les prisons de l'inquisition : il affirmait, pour l'essentiel, la présence continuelle de Dieu à l'âme et prônait son abandon total à l'« effusion » divine. Le quiétisme fut propagé en France par Mme Guyon (1648-1717) et son Moyen court et très facile pour l'oraison (1685). Introduite à la Maison royale de Saint-Cyr par Mme de Maintenon, Mme Guyon exerça une influence considérable sur Fénelon, qui, souffrant de la froideur de sa vie intérieure, trouva dans le quiétisme une forme nouvelle d'expérience

 

de Dieu. Mais bientôt l'orthodoxie de Mme Guyon fut suspectée. Bossuet remit (1694) un rapport très défavorable sur les écrits de Mme Guyon (qui gardait cependant dans ses manuscrits une étonnante synthèse mystique intitulée les Torrents, un commentaire de la Bible, et une autobiographie). Les « conversations d'Issy » (1694-95) virent s'affronter Bossuet et Fénelon sur les principes de la vie spirituelle. L'Explication des maximes des saints (1697) de Fénelon, qui voulut prendre de vitesse la publication de Y Instruction pastorale sur les états d'oraison de Bossuet, transforma la controverse en conflit ouvert. Bossuet impressionna vivement l'opinion publique avec sa Relation sur le quiétisme (1698), où la polémique dégénère souvent en pamphlet et attaque personnelle. Le pape, pressé par Louis XIV, condamna (bref Cum alias, 1699) 23 propositions extraites des Maximes des saints. Fénelon se soumit immédiatement et sans restriction, mais entretint jusqu'à sa mort des relations épistolaires avec Mme Guyon exilée dans la région de Blois.

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