RAYMOND QUENEAU
Publié le 01/09/2012
Extrait du document
La « chanson du néant « ! Je crois que cet hémistiche peut servir de blason à l'oeuvre de Queneau et la situer par rapport au surréalisme orthodoxe. La révolte surréaliste est, selon le mot de Breton, « créatrice de lumière « ; l'exaltation forcenée avec laquelle elle détruit les structures mentales et morales du monde est d'ordre lyrique et dyonisiaque. Nul désespoir chez Tzara, Breton, Eluard, Aragon, etc., mais au contraire une fièvre joyeuse: il s'agit d'exister plus librement, plus pleinement. Le langage même où s'exprime cette aspiration ne craint ni d'être ardent, ni d'être beau, ni d'être noble. A l'inverse, le langage de Queneau sera systématiquement prosaïque, caricatural. C'est celui d'un homme qui ne croit pas à l'existence, d'un desperado de la révolte...
«
L'influence de Laforgue est ici fort sensible, qui ne
disparaîtra d'ailleurs jamais de la poésie de Queneau ; et
celle, .moins honorable, des imitateurs et héritiers de ce
funambule grinçant : Derême, Carco, les « fantaisistes ».
Mais voici qui est plus « avancé "• avec, pourtant, un
eôté Duplessys, La Tailhède, voire Jean de la Ville Mir·
mont, que l'on trouve également chez Cocteau :
IRIS
Ces longs ponts traversant les cieux brillent de gloire
et sacrifient leur arche aux multiples couleurs
le vert gémit parfois le bleu dans sa douleur
Saigne comme un vrai.
dieu auquel il nous faut croire
Suivant un cours certain à travers les étoiles
jaillit
le lait béni qui fonda la blancheur
trouée ainsi la nuit laisse couler sans voiles
,le galion incertain de l'angoisse et des pleurs
Nul ne triomphera dans cette cavalcade
ô théâtre dzt Monde illustré par fhorreur
toute teinte exsudée ondule et devient fade
quand le ciel a perdu sa violente fraîcheur
Les siècles ont transmis l'énigme et la sagesse
les longs ponts dessinaient leurs sûres trajectoires au plan de la nature en joie et en détresse
échos
sans volontés très fidèles miroirs (Les Ziaux)
C'était en 1920 et Queneau, qui avait dix-sept ans, avait
hien quelque excuse à osciller entre diverses vocations,
Mais
pourquoi écrivait-il des .poèmes ? il ne va pas tarder
à nous le dire : par amour des mots, par dilettantisme· et
puis, enfin, par dérision :
Ce soir Si j'écrivais un poème
pour la postérité ?.
»
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