Récapitulatif (rencontre entre le garde Jonas et Créon)

« Récapitulatif (rencontre entre le garde Jonas et Créon) - Le passage référant au garde Jonas dans sa conversation avec Créon, traduit une veine comique qui est rendue par la répétition du mot « chef ».

Cela établit un comique de répétition qui enlève beaucoup de crédibilité à ce personnage. - Le portrait du garde est renvoyé par l’antithèse utilisée dans la didascalie : « C’est une brute.

Pour le moment il est vert de peur ».

Il manque de courage, et se sent terrifié à l’idée même d’affronter Créon. - De par ses réactions et ses répliques, Créon nous donne certains indices qui précisent sa personnalité comme détenteur du pouvoir.

Il s’enquiert, d’abord, du « coupable » qui a commis cet acte interdit, de recouvrir le corps de Polynice.

Ensuite, il donne des ordres (« Ecoute bien, toi ») en imposant le silence aux gardes pour ne pas ébruiter ce fait.

Il dit à ce propos : « Vous mourrez tous les trois » et « la jolie besogne commencera ».

Cela nous avise sur sa décision concernant l’exécution d’Antigone.

L’auteur ne fait que délayer pour les spectateurs / lecteurs, le cours de l’intrigue, car n’oublions pas que le Prologue nous a déjà annoncé la fin de la pièce. La fermeté et l’intransigeance du roi est pourtant confrontée à l’acte de l’enfant, tel qu’il en a été question dans les propos du garde.

Une part de sensibilité émane de lui pour opposer son image à celle du Créon de Sophocle.

Il soupire, certes de tristesse, mais également de lassitude face au poids du règne et à ses contraintes.

N’est-ce pas ce dont il parle avec Antigone, lors de leur rencontre ? Il est sans illusion sur le monde, sur les autres, ni sur lui-même.

Il accepte de tenir les rênes du pouvoir de manière absurde.

Pour lui, le gouvernement de la cité est moins une fonction qu’un métier. De là, prisonnier qu’il est du pouvoir, celui qui a désobéi au Roi sera exécuté (celui qui a osé toucher à Polynice).. »