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Retrouvailles à Saint-Sulpice

Publié le 20/06/2025

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« LL2 : Manon Lescaut INTRODUCTION : L’extrait que nous allons étudier appartient à l’ouvrage Manon Lescaut publié une première fois en 1731, année où il sera censuré par jugé « immoral » et une seconde fois en 1753 par l’Abbé Prévost.

Il est tout d’abord appelé Histoire du chevalier des Grieux et de Manon Lescaut et forme le 7ème ouvrage des Aventures et Mémoires d’un homme de qualité avant d’être publié séparèment sous le nom de Manon Lescaut. Ce livre narre les aventures du chevalier Des Grieux, un jeune homme fou amoureux de Manon Lescaut une jeune femme frivole.

Cet extrait met en scène la façon dont Manon et Des Grieux se retrouvent après la liaison de cette dernière avec Monsieur de B… .

Cela fait deux ans qu’ils ne se sont pas vus, Des Grieux étudie la théologie au séminaire de Saint Sulpice et ne s’attend pas à la voir réapparaître dans sa vie.

On va voir comment la confession quelque peu dramatisé par le récit que Des Grieux en fait lui apparaît justement.

Cette scène a une grande importance dans l’ouvrage car c’est la première réconciliation entre les deux amants, et elle marque d’abord et avant tout le point de rupture avec la vie sage et réglée qui était la sienne avant la réconciliation avec Manon. Nous nous demanderons comment à travers cette réécriture d’une scène de rencontre et le mélange de des régistres pathétiques et théâtral, Manon apparaît comme une fine manipulatrice / en quoi les retrouvailles de et Des Grieux à Saint Sulpice soulignent elles un combat entre sentiments et raison. Dans un premier temps nous analyserons le premier mouvement qui s’étend de « Il était 6h du soir » à « quelques larmes » et qui présente les circonstances de cette seconde rencontre.

Puis nous verrons le second mouvement qui va de « Elle me dit » à « jamais cessé d’être à toi », ce mouvement est caractérisé par l’aveu des infidélités de Manon.

Enfin nous nous intéresserons au dernier mouvement qui présente à travers une étreinte la réconciliation progressive des amants. . PREMIER MOUVEMENT : CIRCONSTANCES DES RETROUVAILLES L’extrait s’ouvre sur le complément circonstanciel de temps « six heures du soir ». Celui ci permet de réaliser une focalisation sur un instant précis, et indique au lecteur qu’une événement anormal va se dérouler.

Il met aussi en avant l’heure tardive de la venue de Manon.

Celle ci n’est d’ailleurs pas nommée directement, elle est tout d’abord désignée par la périphrase indéfinie « une dame », la révélation de son identité est repoussée.

Cette périphrase provoque la curiosité de Des Grieux qui ne s’attend pas à la voir arriver ainsi que du lecteur par la même occasion. L’utilisation du la tournure impersonnelle « on vint m’avertir » renforce d’ailleurs cette ambiance de suspense qui plane sur la rencontre. L’expression « sur le champs » renforce le suspens et la tension qui plane sur la rencontre qui va avoir lieu.

Les deux phrases non verbales exclamatives « Dieu ! » et « quelle apparition surprenante » montre bien le choc de Des Grieux quant à l’apparition de Manon.

Ce sentiment est exagéré, en effet l’expression « apparition surprenante » est un pléonasme.

(On retrouve par ailleurs la présence de la religion, qui est d’ailleurs suggéré aussi par le lieu de leur rencontre, avec les termes « apparition » et « Dieu », cela peut paraître légèrement ironique quand l’on sait la tournure « immorale » que vont prendre les aventures du couple par la suite.) Le lecteur à la lecture de ces phrases nominales s’imaginent que c’est Manon qui provoque cette surprise, en effet cela est confirmé par la phrase suivante. Celle ci est d’ailleurs présentée comme une revenante comme le montre le présentatif « c’était elle » qui accentue le sentiment de stupéfaction de Des Grieux. La parallélisme de construction avec les deux comparatif « plus aimable et plus brillante » indiquent quant à eux le changement qui semble avoir eu lieu dans le laps de temps qui s’est écoulée entre leur première et leur seconde rencontre.

De plus ils dénotent bien de l’admiration que Des Grieux éprouve pour Manon.

Ces deux sentiments sont renforcées par l’utilisation de la conjonction de coordination « mais ». Puis du présentatif précédent, on passe à la troisième personne du singulier pour poursuivre la description avant de repasser au présentatif.

La description semble ainsi encadrée de ces derniers. La phrase hyperbolique qui suit retranscrit bien l’émotion de Des Grieux à la vue de Manon, « les charmes » sont en position de sujet du verbe « surpassaient », cela prouve bien la que la beauté de la jeune femme agit directement sur le jeune homme. L’utilisation de l’adverbe d’intensité « si » à trois reprises allié à une énumération ternaire d’adjectifs caractérisant Manon présente cette dernière comme l’incarnation même de l’amour grâce à cette description hyperbolique.

On retrouve justement une allégorie de l’amour, signalée par la majuscule initiale, à la fin de la phrase. Des Grieux décrit donc l’effet de l’apparition de Manon comme un ravissement, un enchantement qui est accentué par l’absence de celle ci.

Le terme « enchantement » est d’ailleurs utilisé, Des Grieux transporte donc le lecteur dans une réalité imaginaire, iréél, féerique dans laquelle l’apparition de Manon est vue comme merveilleuse. Dans le paragraphe qui suit Des Grieux est présenté comme bouleversé, tétanisé à la vue de Manon.

Le terme « interdit », et les compléments circonstanciels de manière « avec tremblements » et « les yeux baissés » témoignent bien de cet état de sidération qui habite le jeune homme.

Il semble dans l’incapacité de savoir ce qu’il va se passer.

Manon est aussi embarrassé, en effet elle verse même « une larme ».

Les deux personnages se font face, immobiles et muets comme l’indique la proposition conjonctive « voyant que mon silence continuait ».

Mais Manon est la première à bouger, c’est le premier mouvement énoncé depuis le début de l’extrait. Par ailleurs nous avons affaire ici à un véritable tableau.

Le pathos de la scène est porté à son paroxysme, les deux protagonistes sont debout l’un en face de l’autre dans l’incapacité de s’exprimer.

Ici on retrouve donc une dimension picturale très forte face à cette scène sans parole.

Celle ci fera son apparition dans le second mouvement. DEUXIEME MOUVEMENT : LA CONFESSION DE MANON La parole apparaît donc dans ce second mouvement comme le montre le discours indirect utilisé dès les premiers mots de ce second mouvement : « elle me dit que...

».

Les paroles semblent rapportées telles qu’elles ont été énoncé.

Des Grieux n’est qu’en position d’auditeur, il ne fait qu’écouter ses paroles, il est bloqué, pétrifié et l’incapacité de bouger s’ajoute à l’incapacité de s’exprimer. Dès lors c’est elle qui prend les devants et qui parle en première contrairement à la première rencontre.

La confession de son infidélité ne prend la place que d’une proposition, la suite de la phrase lui sert à tourner la situation à son avantage et non à celui de Des Grieux.

Les reproches qu’elle fait à Des Grieux sont quant à eux énoncés dans plusieurs propositions subordonnées conjonctives.

On observe donc un décalage entre d’une part la seule proposition qui énonce son infidélité et d’autre part les nombreuses propositions qui sont le lieu du reproche à Des Grieux de l’avoir laissé dans le silence sans nouvelle pendant deux ans. Face à ce discours manipulateur, Des Grieux est particulièrement troublé comme le montre l’expression « le désordre de mon âme ».

Manon décide ensuite de s’asseoir dès la fin de son discours, ce qui confirme le rapport inégal de force entre Manon et Des Grieux, elle peut bouger contrairement.... »

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