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Rhinocéros, lecture analytique monologue final

Publié le 12/10/2014

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1828165-152400Rhinocéros, Ionesco 00Rhinocéros, Ionesco Introduction : Ionesco est un dramaturge roumain, chef de file du mouvement de l'absurde, naturalisé français en 1950. Il a commencé sa carrière théâtrale avec La Cantatrice Chauve en 1950. Dix ans plus tard, Ionesco va adapter au théâtre une nouvelle qu'il intitulera Rhinocéros. Cette pièce est mise en scène, pour la première fois en France en 1960. Elle connaît alors une véritable notoriété, Ionesco sera d'ailleurs élu plus tard à L'Académie Française. Le dramaturge met en scène dans cette oeuvre le personnage de Bérenger qui est également présent dans plusieurs de ses pièces telles que Tueur sans gages ou Le roi se meurt. Notre attention se portera sur la scène finale dans laquelle Bérenger vient de voir sa fiancée Daisy séduite par les rhinocéros, il est le seul à résister, le seul humain sur terre, et s'interroge dans un long monologue sur son identité. La solitude de Bérenger Un monologue Le combat de l'individu contre le groupe La tentative de métamorphose Le souhait de la métamorphose A la volonté s'oppose la possibilité Une nouvelle conception du tragique ? Héros ou Anti-héros Un dénouement ambigu I.A) Le monologue délibératif de B. révèle ses pensées et expose la décision qu'il à prendre. Cependant il se trouve à la toute fin de la pièce et paraît de ce fait assez surprenant. Nous pouvons comprendre que B. est contraint d'avoir recours au monologue puisque tous ses interlocuteurs se sont progressivement transformés en rhinocéros. Qu'ils soient rigides ou non (M. Papillon), masculins ou féminins (Daisy), gentil ou non (Botard), ils se sont tous métamorphosés. La parole de B. ne peut s'adresser qu'à lui-même, le miroir évoqué à la ligne 5 lui renvoie son visage humain. Normalement on trouve dans un monologue un interlocuteur fictif, avec qui le personnage dialogue, comme un théâtre dans le thé&ac...
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« · Le monologue s’ouvre et se ferme sur la première personne.

On a d’emblée une opposition entre l’individu et le groupe, moi/je = unicité, la singularité s’oppose à eux/tout le monde.

A travers le jeu des pronoms personnels on assiste à une perte de l‘identité humaine, l’homme est déshumanisé et le groupe s’est fondu dans une uniformisation.

· L’impact direct du nombre des rhinocéros révèle un déplacement de la norme.

La norme, la référence est du côté du nombre et l’anormal est B.

En effet, les rhinocéros sont qualifiés de beaux, l 6 et B.

se qualifie de monstre, l 21.

On a donc un déplacement de valeurs, la beauté appartient aux rhinocéros qui sont mis en valeur, valorisés par la formule emphatique « ce sont eux qui », l 6. · On a également un renversement des valeurs esthétiques : tous les éléments habituellement considérés comme inesthétiques se sont renversées comme la référence de beauté dans un autre référentiel.

Ainsi, tous les domaines sont concernés : - les formes : l 7 les rhinocéros portent des cornes, un front plat, des traits tombants -la texture : l 10 ils sont moites et rugueux l 11, flasque l 12, dur l 13, poilus l14.

-la couleur : l 12 vert sombre qui s’oppose à la couleur blanche perçue comme un excès, l 12.

-la voix : l 15-19 · L’éloge des rhinocéros souligne la solitude de B.

et sa difficulté à être soi.

Il éprouve d’ailleurs des sentiments de honte, l 9 et 24 : « j’ai trop honte », renforcé par l’adverbe d’intensité, et de culpabilité, l 6 et 20.

La didascalie de la ligne 24 témoigne de l’impossibilité pour B.

de se regarder en face.

· Ce monologue est donc empreint de plusieurs registres, le registre lyrique par l’expression des sentiments, et le registre pathétique du à toutes les marques de la déploration et l’expression de l’élégie aux lignes 7, 21 avec la répétition désespérée de hélas ! Cette difficulté à être soi-même le conduit à vouloir rejoindre la norme, le groupe des rhinocéros.

II.A) · On remarque une répétition du verbe vouloir, employé systématiquement au conditionnel, aux lignes 6-13-23 dans une gradation.

L’emploie du verbe falloir à la ligne 7 marque la nécessité, le désir.

L’expression du regret à la ligne 20 par le conditionnel passé fait écho aux verbes au conditionnel présent.

· Le désir de la métamorphose est également exprimé par l’envie d’imiter ces rhinocéros.

Ces imitations sont évoquées par les structures comparatives des lignes 6-16, dans lesquelles on remarque l’emploie de l’outil de comparaison explicite comme.

On note également l’emploie de l’adverbe exclamatif comme, aux lignes 12-13-18-20-24, qui insiste sur le souhait, le désir que ressent B.

L’occurrence « si » de la ligne 16 a la même valeur que l’adverbe exclamatif comme.

· Mais ce souhait d’imiter les rhinocéros est également explicité par les didascalies, l 16 par exemple, ou encore par les onomatopées qui ont pour but d’imiter ces bêtes, l17.

· Le thème de la métamorphose est une des caractéristiques de la littérature fantastique.

A cela s’ajoute le registre comique et la dimension tragique perceptible au dénouement.

II.B) · Le début du monologue est dominé par le désir de changer, l 8, avec l’emploie du futur qui exprime la certitude des propos de Bérenger.

Cependant cette sureté est atténuée par la locution adverbiale « peut-être » et l’emploi du mode conditionnel (présent ou passé) qui indique le souhait, mais aussi l’incertitude de la réalisation.. »

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