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Rimbaud entre héritage et révolution poétique

Publié le 20/04/2025

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« Rimbaud : entre héritage et révolution poétique Arthur Rimbaud, poète fulgurant du XIXe siècle, s’inscrit paradoxalement dans une lignée littéraire tout en la renversant avec violence.

Son œuvre, bien que brève, dialogue constamment avec celle de ses prédécesseurs : Shakespeare, Molière, Villon, Baudelaire. Ces références ne sont pas de simples hommages : elles sont des points d’appui que Rimbaud dépasse, déconstruit, voire transgresse, pour bâtir une nouvelle langue poétique.

À travers ses réécritures, il affirme une liberté radicale, mêlant lyrisme, provocation et vision mystique. Dans Ophélie, Rimbaud revisite l’héroïne de Shakespeare.

Dans Hamlet, Ophélie incarne la douceur broyée par la folie, symbolisée par sa célèbre réplique : « There’s rosemary, that’s for remembrance.

» (Acte IV, scène 5).

La jeune femme, perdue, évoque ses souvenirs dans un flot de paroles égarées.

Chez Rimbaud, elle devient une figure mythique, flottant « sur l’onde calme et noire où dorment les étoiles ».

Le poète efface les conflits psychologiques du théâtre pour faire d’Ophélie une icône lyrique, un être dissous dans la nature et l’univers.

Ainsi, Rimbaud s’inspire du personnage de Shakespeare, mais il le dépasse en l’arrachant à la tragédie humaine pour le fondre dans un imaginaire cosmique et onirique. De même, Rimbaud reprend avec Le châtiment de Tartuffe une figure bien connue de Molière. Dans la comédie Tartuffe, Molière dénonce l’hypocrisie religieuse par le rire : « Couvrez ce sein que je ne saurais voir » révèle l’obsession dissimulée de Tartuffe sous un masque de vertu.

Rimbaud, lui, se débarrasse de toute ironie pour dresser un portrait infernal : « Va, Satan, hypocrite, mon maître ! Ton regard fait germer la luxure en la chair des lépreux ! » Ici, Tartuffe n’est plus un hypocrite ridicule, il devient le visage du Mal, figure démoniaque corrompant le monde.

La satire moliéresque devient prophétie rimbaldienne : le poète remplace le rire par la malédiction. Avec Villon, Rimbaud partage une fascination pour la mort, la misère, la chair en.... »

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