RIMBAUD ET LES SURRÉALISTES
Publié le 12/04/2012
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Ce soir-là, ils lurent toutes les Illuminations, Rimbaud devint un ami lointain dont ils parlaient chaque jour avec fierté, avec ferveur. Ils découvrirent la Saison en enfer, les Premières poésies, et enfin la vie de Jean-Arthur Rimbaud. Ils couraient derrière ce souvenir pour recueillir le témoignage des vivants et échanger leurs découvertes; reprenant les poèmes ils retrouvaient un intérêt dans un mystère, dans ce qu'ils appelaient le "cas Rimbaud". Toutes les anecdotes de cette époque les divertissaient, parce que le héros était Rimbaud, mais ils désiraient avant tout savoir à quel motif il avait obéi en fuyant toute cette gloire.

«
230 1 La descente aux enfers ...
Il a fallu des années pour que ce poème soit reconnu faux,
bien que sa délicate inspiration suicidaire
ne corresponde
guère aux outrances de Rimbaud et que certaines correc
tions médiocres
ne ressemblent en rien aux variantes rim
baldiennes.
En 1923, sa réimpression dans Les Feuilles
libres
(septembre-octobre 1923) provoque de vives protes
tations d'André Breton; l'expertise
de H.
Bouillane de
Lacoste lui donnera raison.
Mais les surréalistes n'ont pas peu contribué
à ouvrir la
chasse poétique et à brouiller les cartes.
Dans leur première
revue,
Littérature, dès 1919, en juin, ils ont donné un
superbe poème communard de Rimbaud :
«Les mains de
Jeanne-Marie»; en mai 1922, ils publient un poème de
l'Album zutique, le désormais célèbre «Sonnet du trou du
cul», mais ils le donnent comme anonyme, espérant que les
critiques vont s'enferrer.
Dans
la même veine, paraissent en
février-mars 1923,
«Nos fesses[ ...
]» et «Les anciens ani
maux [ ...
]
» ; ces publications provocatrices ne doivent pas
nous empêcher d'estimer ce qui lie les surréalistes
à Rim
baud :
ne se définissent-ils pas comme ceux pour qui «dans
la jeunesse, la rencontre de Rimbaud a été la grande
affaire»? (André Breton, Flagrant Délit).
Les trois mous
quetaires, André Breton, Louis Aragon et
Philippe Soupault
se rejoignent sur cette découverte émerveillée de Rimbaud
et Lautréamont.
Ils l'ont récité en parcourant
Paris.
Dans
une lettre
à Théodore Fraenkel du 12 novembre 1917, Bre
ton écrit:
ccAvec Louis Aragon, nous descendons régulière ment le Boulevard Saint Michel à la nuit.
Il a presque toujours Rimbaud sous le bras.
Nous fai
sons plusieurs haltes dans la lumière des devan
tures de bottiers.
Oh 1
- "J'ai tendu des cordes de clocher à clocher;
des guirlandes de fenêtre à fenêtre, des chaînes
d'or d'étoile à étoile, et je danse."
"Des
fleurs magiques bourdonnaient.
Les talus le berçaient.
Des bêtes d'une élégance fabuleuse circulaient."
Tout Apollinaire pour ceci, s'écrie-t-il, ou c'est
moi.
Et
le "En effet" d'Ornières pour pendant au "mais que salubre [est le vent]"..
»
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