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Romain ROLLAND, Jean-Christophe, l'Aube

Publié le 14/07/2012

Extrait du document

Il y avait des moments de gêne très étroite à la maison. Ils étaient de plus en plus fréquents. On faisait maigre chère, ces jours-là. Nul ne s'en apercevait mieux que Christophe. Le père ne voyait rien ; il se servait le premier, et il avait toujours assez pour lui. Il causait bruyamment, riait aux éclats de ce qu'il disait et ne remarquait pas le regard de sa femme qui riait d'un rire forcé , en le surveillant, tandis qu'il se servait. Le plat, quand il passait, était à moitié vide. Louisa servait les petits : deux pommes d e terre à chacun. Lorsque venait le tour de Christophe, souvent il n'en restait que trois sur l'assiette, et sa mère n'était pas servie. Il le savait d'avance, il les avait comptées, avant qu'elles arrivassent à lui ...

« Rouen riait d'un rire forcé, en le surveillant, tandis qu'il se servait.

Le plat, quand il passa it, était à moitié vide.

Louisa (1) servait les petits : deux pommes de terre à chacun.

Lorsque venait Je tour de Christop he, souvent il n'en restait que trois sur l'as siette, et sa mère n'était pas servie.

Il le savait d'avance, il les avait comptées, avant qu'elles arrivassent à lui .

Alors il rasse mblait son courage, et il disait d'un air dégagé : « Rien qu'une, maman.

» Elle s'inquiétait un peu.

« Deux, comme les autres.

- Non, je t'en prie, une seule.

- Est-ce que tu n'as pas faim ? >> Mais elle n'en prenait qu'une aussi , et ils la pelaient avec soin, ils la partageaient en tout petits morceaux, ils tâchaient de la manger le plus lentement possible.

Sa mère le surveil­ lait.

Quand il avait fini : « Allons, prends-la donc ! - Non , m am an .

- Mais tu es malade, alors? - Je ne suis pas malade, mais j'ai assez mangé.

» II arrivait que son père lui reprochât de faire le difficile , et qu'il s'adjugeât la dernière pomme de terre.

Mais Christophe se défiait maintenant ; et il la réservait sur son assiette pour Ernest, le petit frère, toujours vorace, qui la guettait du coin de l'œil depuis le commencement du dîner, et qui finissait par lui demander «Tu ne la manges pas? Donne-la-moi , dis, Christophe .

.

.

» Romain ROLLAND, Jean-Christo phe, l'Aube.

1.

- Questions A.

- Compr éhension du texte.

1° a) Relevez dans le texte les mots ou expressions qui éclairent le caractère du père de Christophe (1 point) .

(1) Prénom de la mère de Chris tophe.. »

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