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Romans comiques et satiriques de la seconde moitié du siècle: « Le Roman bourgeois » de Furetière

Publié le 29/03/2012

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A partir de 1660, le public semble enfin se lasser de l'extravagance des épopées romanesques dont Scudéry est un représentant démodé. Le développement de la nouvelle où s'illustrent Mme de Villedieu et Segrais semble manifester un besoin de rapprocher le roman de l'expérience vécue : ces brefs récits sont souvent empruntés à des chroniques ou à des anecdotes pittoresques semblables à celles dont Tallemant des Réaux nous a laissé un modèle. Mais ils repoussent énergiquement ce qui choque la pudeur du lecteur. Or au XVII° siècle on ne conçoit pas de roman comique sans histoires osées ou scandaleuses. Pour tous, ces ouvrages ne sont que l'envers burlesque des romans romanesques. Le déclin de ceux-ci, loin de provoquer le développement des romans comiques, en entraîne au contraire la disparition. C'est le roman d'analyse psychologique qui va accueillir les tendances au réalisme. Aussi Donneau de Visé donne en 1669 avec ses Nouvelles galantes et comiques...

« et si les idées de Furetière se retrouvent dans le Dialogue sur les héros de roman que Boileau com- pose vers 1665.

Le Roman bourgeois reflète les conver- sations et les opinions des milieux où évoluent nos grands écrivains.

Beaucoup plus violemment que Sorel dans son Berger extravagant.

Furetière s'attaque à toutes les formes du roma- nesque.

C'est son but avoué puisque dès la première ligne du roman il met en cause la conception du roman-épopée dans une parodie burlesque : «Je chante les amours et les aventures de plusieurs bourgeois de Paris de l'un et de l'autre sexe, et ce qui est de plus merveilleux, c'est que je les chante et si [pourtant] ne sais pas la musique.» Il ne manque aucune occasion de railler leur désordre, leur longueur et l'invraisem- blance des épisodes.

Il se moque des héros, « gens fainéants et fabuleux» qui ont « une fidélité à l'épreuve des rigueurs, des absences et des années ».

Il s'en prend à leur galimatias, une trentaine de mots en quoi consiste le levain poétique pour faire enfler les poèmes et les romans à l'infini », à leur goût pour les descriptions prétentieuses et fantaisistes.

Bref il leur reproche d'être faux et aussi d'être dangereux.

La satire littéraire et morale du romanesque fait du Raman bourgeois l'antiroman par excellence.

Jamais les romans satiriques du temps n'ont comme le fait celui de Furetière limité leur étude à une seule classe sociale : Sorel et Scarron nous ont conduits dans des milieux divers ; Furetière met en évidence l'importance qu'a prise la bourgeoisie au cours du siècle.

Parmi ces individus qui vivent resserrés autour de la place Maubert, Le Roman bourgeois distingue bien deux catégories de la bourgeoisie.

Les un, le procureur Vollichon et sa femme, leur fille Javotte, l'avocat Bedout, Collantine la plaideuse, tous cupides, méfiants et grossiers, vivent dans l'avarice la plus stricte, se préoccupent de « marier un sac d'argent avec un autre sac d'argent », et se lamentent sur la perversion du temps.

Ils représentent la petite bourgeoisie issue de marchands, enrichie et parvenue, mais demeurée rétrograde et fermée, très fruste dans ses manières et étriquée dans sa morale.

Les autres, le beau Nicodème, avocat le jour et courtisan le soir, Lucrce la coquette, les habitués des académies bourgeoises,. »

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