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RONSARD ET LA MUSIQUE

Publié le 08/04/2011

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ronsard

   Poètes et musiciens ont toujours été liés dans l'Antiquité et au Moyen âge; souvent même, ils ne faisaient qu'un, mais durant la fin du XVe siècle et la première moitié du XVIe siècle, il semble que la musique se soit écartée de la poésie, lui préférant les chansons populaires et les motets liturgiques. Il appartenait à Ronsard et à ses disciples de renouer avec la musique.    LECTURES. H. Expert, La Fleur des Musiciens de P. de Ronsard    (Cité des Livres, 1923);    Comte et Laumonier, Ronsard et les Musiciens du XVIe siècle (Revue d'Histoire Littéraire, 1900);    La Revue Musicale, Ronsard et la Musique (1er mai 1924).    L'amour de la Musique. Le biographe de Ronsard, Claude Binet, insiste sur le "plaisir que Ronsard prenait à écouter les chants, quoique demi-sourd, et à associer la. musique et la poésie : « La peinture et la sculpture, comme aussi la musique, lui étaient à singulier plaisir et surtout celle du sieur Mauduit; et principalement aimait à chanter et ouïr chanter ses vers, appelant la musique sœur puînée de la poésie, et les poètes et les musiciens enfants sacrés des Muses, que sans la Musique la Poésie était presque sans grâce, comme la musique, sans la mélodie des vers, inanimée et sans vie... «

ronsard

« la mode venue d'Italie, et d'ailleurs propre aux divertissements de cour, se répandit de plus en plus.

Ce sont cesdanses à plusieurs figures qui constituèrent le ballet de cour. Le ballet de cour.

Le ballet était une partie de la mascarade, où jouaient, déguisés, princes et courtisans.

Pourmieux faire goûter les symboles des figures, on distribuait aux assistants des cartels, sortes de programmes, quirésumaient l'action, annonçaient les entrées et soulignaient les changements de figures.

Ronsard écrivit denombreux cartels et composa également des livrets de ballets, qui furent chantés par la musique du roi.

Lorsqu'ilsuccéda à Melin de Saint-Gelais comme poète officiel sous Charles IX, il versifia de nombreux divertissements,notamment des intermèdes pour les fêtes données en 1565 à Fontainebleau.

Les Eglogues (1565) appartiennentégalement à ce genre de récréations musicales et dansantes. La première Eglogue rassemblait les futures vedettes des guerres de religion : Angelot (Henri, duc d'Anjou), Margot(Marguerite de France, future épouse d'Henri IV), Navarrin (Henri de Bourbon) et Guisin (Henri de Guise).

Lesalexandrins, que déclamaient ces grands personnages costumés en bergers, étaient accompagnés, mais nonchantés.

Par contre, les chœurs des bergers et des bergères chantaient des poèmes écrits sur des rythmes pluslibres et mieux adaptés à la fluidité musicale.

Les bergères chantaient : Si nous voyons entre fleurs et boutons Paître moutons Et nos chevreaux pendre sur une roche Sans que le loup sur le soir en approche De sa dent croche... Les bergers leur répondaient par le chœur : J'ai songé sur la minuit Cette nuit Quand le doux sommeil nous lie Que mille cygnes chantaient Qui sortaient Du côté de l'Italie... Ces rythmes légers, musicaux déjà par eux-mêmes, constituaient un support naturel à de gracieuses mélodies. Massacres et mascarades.

Ronsard et Baïf participèrent aux fêtes données à Bayonne en 1566, et à la grandemascarade du 20 août 1572 donnée en l'honneur du mariage d'Henri de Navarre et de Marguerite de Valois.

La sallede Bourbon avait été aménagée spécialement pour la représentation : à droite, un arc de triomphe, illuminé par deslanternes de diverses couleurs, figurait le Paradis; à gauche, s'ouvrait la gueule flamboyante de l'Enfer; près d'elle,se dressait le château « périlleux », attaqué par les ennemis de Cupidon, et défendu victorieusement par leschevaliers vertueux. Ronsard et Baïf, tous deux membres de l'Académie de poésie et de musique, fondée par Charles IX, rédigèrent lescouplets.

Quatre jours après la mascarade, c'était le massacre de la Saint-Barthélemy.

Désormais, Ronsard necomposera plus pour les fêtes de la cour.

Les organisateurs des divertissements, qui auront lieu pendant les trêvesdes guerres civiles, seront des poètes et des musiciens de moindre valeur, comme l'Italien Balthazarini, qui monterale Ballet Comique c'est-à-dire le Ballet-Comédie de 1581. Conclusion.

Les liens qui unissent la poésie de Ronsard et la musique ont donc été nombreux et durables.

C'estgrâce à la musique que la renommée du poète s'établit non seulement chez les élites intellectuelles, mais aussi dansle peuple.

Pourquoi s'en étonner ? Si, de nos jours, le Faust de Goethe est connu de tous les Français, n'est-ce pasautant grâce à la musique de Gounod qu'au poème de l'écrivain allemand ? Il en fut de même pour les sonnets et lesodes de Ronsard.

C'est avec raison que le poète évoque Hélène chantant ses vers devant sa servante émerveillée.Depuis la réhabilitation de Ronsard par Sainte-Beuve, les musiciens n'ont cessé de s'inspirer de ses œuvres.

Saint-Saëns, entre autres, a composé des mélodies sur l'Amour Oiseau l'Amour blessé, A Saint-Biaise, Grasselette etMaigrelette, l'Amant malheureux, et Ravel sur Ronsard à son âme.

Les amateurs de musique pourront comparer cesdeux extraits de Mignonne, allons voir de Costeley, et de Grasselette de Saint-Saëns.. »

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