Devoir de Philosophie

ROUD Gustave : sa vie et son oeuvre

Publié le 28/11/2018

Extrait du document

ROUD Gustave (1897-1976). Né à Châlet-de-Brie (près de Vevey, en Suisse) dans une famille aisée de viticulteurs et de notaires, Gustave Roud accomplit des études classiques à Lausanne puis se retire au domaine de Carrouge (haut Jorat), où il résidera toute sa vie. Il appartient à cette génération qu’ont dominée les puissantes personnalités de Ramuz, Ansermet, Auberjonois — qui furent ses amis. Les Cahiers vaudois puis la Revue romande accueillent ses premiers poèmes; ceux-ci seront publiés en recueils, notamment par l’éditeur Mermod, un admirateur de Roud, qui les réunira en deux volumes : Écrits I, Écrits II (1950). Pendant et après la guerre, Roud publie surtout des traductions : de Hôlderlin (1942), de Rainer Maria Rilke (1945), de Novalis (1948 et 1966), apportant en 1967 sa contribution au volume de la collection de La Pléiade consacré à Hôlderlin.

 

Reflétant le monde paysan et les horizons du haut Jorat, avare de confidences intimes, située hors de toute actualité, l’œuvre de Roud, dont le rayonnement est intense en Suisse romande, chante en de courts poèmes, généralement en prose, l’attachement au pays natal. 

« le titre même de son premier recueil (Adieu, 1927) mar­ que une volonté de solitude («jeté parmi des hommes aveugles, j'ai souffert sans orgueil ma différence>>).

Solitude choisie comme condition de la voyance : pour le poète, « un arbre cesse d'être un arbre, un visage devient un temple et un abîme >> ( > du haut Jorat pour découvrir à travers ses «larmes>> les couleurs froides (l'argent.

le bleu des «petites anémones apennines >>) d'un monde enfoui, celui de l'enfance, où gît peut-être le secret du paradis perdu : « Je l'entrevis en moi comme si je contenais le monde».

Commentant ses traductions de textes égyp­ tiens vieux de quatre mille ans, il se prend à penser que l'issue fatale ne mène pas à la justice sévère des dieux Thot et Maat mais à la sérénité d'un Éden : «La mort est toute pareille aux délices terrestres les plus simples et la dispensatrice du don suprême, le repos » (cf.

Cahiers Gustave Roud III 1982).

Ainsi cene poésie de l'exil dans une nature chérie chante-t-elle le retour.

mais dans 1 'anéantissemen t.

Profondém•!nt enracinée dans la patrie romande, l'œu­ vre de Roud dépasse cependant la limite des horizons familiers en un envol vers les thèmes éternels de la sépa­ ration qui la relie aux grands cris des voyants tels que Rimbaud.

[Voir aus i SUISSE.

Littérature d'expression française].

BIBLIOGRAPHIE On trouvera une bonne introd uct ion à l'œuvre de Roud dans: Gustave Roud ce Philippe Jaccottet.

Paris, Seghers.

1968.

Voir aussi les préfaces de Ph.

Jac cottet au Journal de Roud (Bertil G al la n d, 1982), à la réé ditio n d'Essai pour un paradis et du Perir traité, l'Âge d'l'omme.

1985, ainsi qu'à Lecwres.

choix de textes p ar P.

Jaccottet et D.

Jakubec, L ·Aire, 1988.

L ·Association des amis de Gustav: Roud publie depuis 1982 les Cahiers Gustave Roud contenant des poèmes et des traductions inédits (voir en particulier le n' 6, Poésies éparses, choisies et annotées par A.-L.

Délacrétaz et C.

Jaq uie r) .

À con su lt e r.

- G.

Hollaert, la Manière de Gustave Roud.

radio­ graphie d'un sryle, Gen èv e, Slatkine, 1991; C.

Jaquier, Guswve Roud er la renrarion de romantisme.

Fables er Figures de l'esrlré­ rique lirréraire romande /930-40.

Lausann e, Payot.

1 987; Appro­ ches de /'œu�>re de Roud.

Actes du colloque de Lau sa nne.

O.

Jakubec (Éd .).

Cahiers Gustave Roud.

1987.

M.-A.

DE BEAUMARCHAIS. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles