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RUTEBEUF

Publié le 10/05/2019

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RUTEBEUF, poète français (XIIIe s.). Peut-être d'origine champenoise, il est étroitement lié à la vie littéraire de Paris entre 1250 et 1277. Son talent se caractérise d'abord par une allure jongleres-que (Rutebeuf, jongleur de profession, affirmait cependant sa fierté de « n'être ouvrier des mains ») due au choix de la versification avec des quatrains monorimes, parfois liés en séquences, des complaintes à rime plate ou à strophes de huit vers, et surtout d'ingénieux jeux de mots et de rimes. À cela s'ajoutent les nombreuses allusions satiriques et l'humour avec lequel il évoque ses misères et ses vices. Griesche d'hiver, Griesche d'été, Mariage, Pauvreté, Repentance sont les titres les plus connus aujourd'hui ; ils représentent sa poésie personnelle, dans la mesure où la personne se laisse deviner sous la convention du personnage. Mais la présence de l'auteur est aussi sensible dans son chef-d'œuvre dramatique le Miracle de Théophile, dont la thématique morale et religieuse se retrouve dans sa Vie de sainte Marie TÉgyptienne ou dans le Sacristain et la Femme au chevalier. Le talent du poète moraliste apparaît aussi dans la « branche » qu'il ajoute au Roman de Renart : Renart le Bestourné. Une part importante de sa production poétique est consacrée aux querelles de l'université de Paris avec les ordres mendiants, et à la défense de Guillaume de Saint-Amour. D'autres complaintes ont pour objet l'actualité des croisades (Complainte de Constantinople, Complainte d'outremer) ou la déploration funèbre de divers protecteurs (comte de Nevers et comte de Poitiers). L'œuvre de Rutebeuf marque une étape importante dans l'histoire de la poésie, à la fois dans le recours à l'allégorie pour exprimer des idées philosophiques, et dans la mise en scène du moi, annonçant Eusta-che Deschamps et François Villon.

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