Devoir de Philosophie

Sacha Guitry, les mots et l'esprit

Publié le 23/03/2019

Extrait du document

guitry

Sacha Guitry, les mots et l'esprit

Quand Si Versailles m'était conté sort sur les écrans, la présence de grands acteurs dans cette superproduction à la française apporte la consécration à Sacha Guitry. Homme de lettres, de théâtre et de cinéma, il a jalonné le siècle de ses bons mots.

 

En 1953, toutes les gloires du cinéma présentes dans Si Versailles m'était conté descendent le grand escalier extérieur du château devant la caméra de Sacha Guitry. Les détracteurs de « Monsieur Moâ », comme ils le surnomment, peuvent être jaloux d'un tel succès.

Sacha Guitry chez lui

Le succès, Guitry l'a connu depuis son plus jeune âge. Jeune garçon - il est né en 1885 à Saint-Pétersbourg - il joue déjà devant le tsar Alexandre Ill. À partir de 1891, à Paris, il est expulsé de onze collèges avant d'entamer, à 14 ans, une carrière d'acteur. Décidément précoce, le jeune prodige écrit, à 17 ans, sa première pièce, Le Page, avant de jouer avec succès au théâtre de son père. Guitry réalise son premier film en 1915, Ceux de chez nous, un document exceptionnel dans lequel il entreprit de filmer, chez elles, des gloires telles que Degas, Monet, Rodin, Sarah Bernardt.

 

Insatiable créateur aux multiples talents, il se passionne pour l'aventure du cinéma, tout en demeurant présent sur les planches. Mieux, il excelle dans le journalisme, le roman et la caricature. Il se fait remarquer pour ses mots d'esprit dont il par-

sème ses œuvres. Observateur impénitent des travers de chacun, il n'a de cesse d'élever l'ironie au rang d'œuvre d'art. 

guitry

« de la décennie glorieuse du cinéma.

Parmi ses seize films des années 30, Le Roman d'un tricheur, qui utilise pour la première fois la voix off, est sa lué comme sa mei lleur e produc­ tion.

En cette même année 1936, il tourne aussi Le Nouveau Testament, Mon père avait raison et Faisons un rê ve.

Un grand mill ésime ! Survient la guerre.

Guitry continue à réaliser films et comédies.

En 1942, auteur prolixe, il signe sa 114 ' pièce de théâtre, N'écoutez pas Mesd ames.

Il en écrira en tout 139.

Toujours passionné par le métier d'acteur, il adapte pour le cinéma, en 19 50, sa pièce Deburau, Gouée avec Yv onne Printemps en 1918 ) et se lance dans des fresque s historique s.

Si Ve rsailles m'était conté met en scène le Gotha du cinéma.

D'autres films retraçant une histoire de France agréa­ blement revisitée suivront jusqu'à la mort de cet esprit, libre et impertinent.

En grand comédien, il ne pouvait man­ quer sa sortie.

Mourant, il dit à son épouse : « Ne me regardez pas, mon chéri, je ne suis plus un spect acle.

» Une vie d'artiste 1907-19 49 Cinq femmes Si les histoires de couple s contrariés jalonnent l'œuvre de Guitry, sa propre vie n'est pas en reste.

Attiré par les comédienne s de ses films, il se marie cinq fois : avec Charlotte Lysès en 1907, Yvonne Prin­ temps en 1919 , Jac quelin e Delubac en 1934, Geneviève de Serevi lle en 1939 et Lana Marconi en 1949.

1913 Bien payé Gu itry, qui n'a jamais pêché par modestie, a toujours eu conscience de sa valeur.

A 28 ans, en 1913 , al ors que le cachet moyen d'un acteur de théâtre avoisinait les 500 F, le jeune comédien se faisait payer le double ...

au tarif de Sarah Bernhardt.

1936 Des planches à l'écran En modulant sa voix inimi table, Guitry explique la différence entre le théâtre et le cinéma : sur scène, l'acteur joue, sur l'écran, il a joué.

Le perso nnage qui est sur l'écran ne dit pas « Je suis malhe ureux, aujour­ d'hui ».

Non, il ne dit rien.

Il a l'air malheureux, et la voix de celui qui raconte dit : «J 'étais malh eureux, ce jour-là ».

1948 Le Diable boiteux S'il a toujours clamé son amour de la France, Guitry, durant la Seconde Guerre, continua son tra vail.

Cette attitude lui valut d'être inquiété lors de la Libé­ ration avant de bénéficier d'un non-lieu.

Avec Le Diable boi­ teux, il règle ses comptes à sa mani ère, avec cynisme et talent, en rendant subtilement hommage au destin de Talley· rand.

Cet autre grand esprit s'est accommodé des différents régimes politiques.

Guitry l'aff ectionnait particulièrement et a interprété son personnage à plusieurs reprises.

1953 Si Versailles m'était conté Si Versailles m'était conté, Si Paris m'était conté, Napoléon, La Poison, Le Mot de Camb­ ronne, etc.

L'histoire de France est un sujet de prédilection pour le cin éaste.

Il adore s'identifier aux personnages ill ustres, ne laissant à perso nne d'autre que lui le soin d'i nterpréter les bons mots dont il leur fait cadeau.

193 6 Jacqueline Delubac.

troisième épouse de Sacha Guitry Affiche du film de Guitry, Le Roman d'un tricheur Affiche d'Henri Faivre pour le film de Guitry, Le Diable boiteux 145. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles