SARRAZIM Albertine

SARRAZIM Albertine (1937-1967). Le 17 novembre 1937, à Alger, l’Assistance publique donne le nom d’« Albertine Damien » à une enfant abandonnée. Celle-ci fut rapidement confiée à un couple âgé qui ne sut la comprendre. Placée dans une maison d’éducation surveillée de Marseille, elle passe le baccalauréat, mais profite du jour de l’oral pour s’échapper et gagner Paris, où elle vit de prostitution. Elle tente avec une amie une agression à main armée, qui échoue. Emprisonnée, elle s’évade de nouveau en 1957, mais se brise un os du talon

— l’astragale — en tombant du mur d’enceinte. Elle est recueillie par Julien Sarrazin, avec qui se construira peu à peu un grand amour. Tous deux retournent régulièrement en prison (où ils se marient) et ne vivent pas souvent ensemble. C’est dans sa cellule qu’Albertine écrit ses deux premiers romans; elle poursuit son activité littéraire après sa sortie, en 1960, sous la forme de nouvelles par exemple (la Crèche, posth., 1973). Dès 1965, date à laquelle Jean-Jacques Pauvert découvre Albertine Sarrazin, le succès de l’œuvre est considérable : elle sera traduite en près de vingt langues et diffusée à quatre millions d’exemplaires. L’incompétence de deux médecins met fin à la vie de l’écrivain à l’âge de trente ans; Julien fonde les éditions Sarrazin en 1972.