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Explication de texte - Albertine Sarrazin, Il y a des mois que j'écoute...

Publié le 05/12/2012

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Ce poème, écrit par Albertine Sarrazin, et intitulé Il y a des mois que j’écoute…, publié en 1969 dans son recueil « Poèmes «. Le sujet principal du texte est l’enfermement de l’auteure, et le récit de sa vie en prison. Ses thèmes, sont ceux du lyrisme : le temps qui fuit, l’enfance, l’amour, la solitude, l’envie d’ailleurs. C’est donc un poème lyrique, en effet, la poète nous confie ses émotions et sentiments, liés à son enfermement à Fresnes, pour un hold-up commis en décembre 1953, à seize ans, une certaine mélancolie se dégage donc logiquement du poème. Le récit éveille chez le lecteur un sentiment d’émotion, ainsi qu’une réflexion sur les conditions de détention de l’époque, ainsi que l’évolution psychologique de la poète, qui nous dépeint ainsi son environnement. Ce poème se recommande donc par son caractère original, dans sa forme, par sa construction en rimes embrassées et son absence de ponctuation et dans son fond par ses contradictions, en particulier dans ses champs lexicaux. Il sera premièrement question de la prison en général, nous aborderons la réalité de sa vie, le temps, long, qui passe dans sa cellule ainsi que ses sensations. Dans un second temps, nous aborderons la souffrance personnelle de l’auteur, ses sentiments, ses souvenirs puis enfin son désir d’évasion.   La poète nous dépeint p...

« codétenue, par un indice au vers 5 : « Et grogner l'heureuse dormeuse ».

L'étirement du temps parait la chose la plus pesante dans ce poème, cela revient à plusieurs reprises dans la forme comme dans le fond.

Elle semble ne pas réellement porter attention à son environnement matériel.

 L'auteure perd la notion du temps « Les nuits et les minuits tomber », ainsi que des saisons, « Printemps étés automnes hivers / pour moi n'ont aucune berceuse », cette absence d'article défini accentue l'effet d'indifférence, rien ne distingue une saison d'une autre.

Le poème ne comporte pas de ponctuation, ni de strophes, et la reprise de structures identiques, avec de nombreux parallélismes démontrent l'auteure n'a plus de repères, et cela se traduit aussi par une longue suite interminable de vers, à l'image de sa vie en prison, ses insomnies : « les nuits et les minuits tomber ».

On peut noter également la présence de nombreux enjambements  (v.1 à 6, v.6-7, v.9-10, v.13-14, v.17-18, v.

19-20), des rejets (v.25), un contre-rejet (v.26), représentant l'insomnie.

Le bruit domine, on peut ainsi relever des mots appartenant au champ lexical du son : « écoute », « grogner », « berceuse », « crisse », « froisse », « voix » et « criait », ainsi que les « pas de cellule en cellule », la vie en prison est monotone et silencieuse, l'auteure entend des sons que personne ne peut normalement entendre.

La poète s'imagine le monde extérieur car, enfermée dans sa cellule, elle ne peut rien voir, et ne peut qu'entendre et imaginer, pour reconstruire à partir de ses impressions auditives, la vie qui continue, à l'extérieur de la prison : « Et les camions dérober ».

La poète ne parle pas du jour, elle est enfermée dans la nuit : « La nuit crisse et froisse des choses », « les nuits et les minuits... ».

La poète se renie, on a une image froide de cette dernière : « Lasse de ma peau sans parfum / Que pâlit cette ombre cruelle ».

Plus qu'une description de ses conditions de vie en prison, ce poème est une véritable expression, lyrique, de la souffrance, servant à exprimer ses sentiments vis-à-vis de son enfermement, qui dura 7 ans. Albertine Sarrazin met sa souffrance au service de la poésie, elle nous fait part de son ennui, de ses frustrations : « Lasse de ma peau sans parfum », « Car je suis nue et sans caresse ».

Elle ne supporte pas la privation, la solitude (bien qu'ayant une femme partageant la même cellule qu'elle), situations imposées par son incarcération, elle se révolte : « Par le carreau que j'ai cassé », elle a « la rage » de vivre, ses sentiments ne sont toutefois pas longuement décrits.

Elle se réfère à l'image maternelle, réconfortante, à 17 ans seulement, passage entre l'adolescence et l'âge adulte, elle évoque avec nostalgie et lyrisme le temps d'avant la prison :. »

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