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Séance n°6  Support : le monologue final de Bérenger Formuler une problématique et y répondre en rédigeant un plan détaillé.

Publié le 27/06/2016

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Séance n°6  Support : le monologue final de Bérenger Formuler une problématique et y répondre en rédigeant un plan détaillé. Rédiger une introduction et une conclusion. Amorce et présentation de l’extrait : La deuxième guerre mondiale et ses atrocités sont vues comme une expérience dépourvue de sens, absurde. La guerre froide et la menace nucléaire ne font que grandir ce sentiment de non-sens de la vie, de sa vacuité. Ainsi la littérature de l’absurde veut montrer l’incohérence et l’absurdité de la condition humaine avec cynisme puisqu’il propose une déformation grossissante de la société et des relations humaines pour mieux en montrer les dysfonctionnements. C’est le cas de Rhinocéros, d’Eugène Ionesco, œuvre théâtrale publiée en 1959. Situation du passage : Nous arrivons au dénouement de cette pièce où, dans une petite ville, les habitants se sont progressivement transformés en rhinocéros. Un personnage se démarque pourtant car il semble immunisé face à la rhinocérite. Juste auparavant, Bérenger a reçu la visite de Daisy sa collègue de bureau et ils se sont déclarés leur amour. S’en est suivi un dialogue tendu autour de la résistance. Daisy a finalement rejoint les rhinocéros. Bérenger se retrouve alors seul. Problématique : Dans quelle mesure le dénouement de Rhinocéros souligne-t-il son appartenance à une littérature de combat ? Un personnage seul, qui prend conscience de son unicité A. Le monologue du héros solitaire Dans un monologue, une seule personne parle sur scène. Elle est cens&ea...

« oreilles pour ne plus les entendre et finit par tourner le dos au miroir, reconnaît qu’il est celui qui « veut conserver son originalité », et donc son unicité. II.

Le déchirement et le combat du héros • Unique, déchiré, en plein dilemme existentiel : Mais Bérenger ne se décide pas à combattre facilement.

• On distingue plusieurs phases de questionnement, de dilemme par les multiples phrases interrogatives et exclamatives qui dynamisent son discours, par la structure de son argumentation.

L’importance du pronom personnel de la première personne du singulier atteste de sa volonté d’interroger sa conscience. - Dans un premier temps, Bérenger veut combattre cette maladie et en quelque sorte soigner ces malades, les faire redevenir hommes : « Il n’y a pas d’autre solution que de les convaincre ».

Mais se posent rapidement des questions existentielles : « Mais quelle langue je parle ? Qu’est-ce que je dis ? Est-ce que je me comprends ? Et si (…) c’était eux qui avaient raison ? ».

- Ensuite il veut se convaincre qu’il a fait le bon choix en restant le seul homme et évalue son apparence physique.

Il se regarde dans le miroir comme pour garder un ultime lien avec sa propre humanité et répète, comme pour se faire écho et se rassurer « c’est moi, c’est moi » ligne 59.

Mais de la ligne 65 à la ligne 94, Bérenger, comparant des photos aux têtes de rhinocéros, se trouve laid : il dénigre alors la condition humaine et trouve des qualités aux rhinocéros (« Je ne suis pas beau (…) ce sont eux qui sont beaux » : affirmative/négative en opposition ).

- il finit par haïr l’idée de son originalité (« Malheur à celui qui veut garder son originalité ») et a honte de lui-même (« J’ai trop honte ! Comme je suis laid ).

On trouve sans cesse le champ lexical de l’humain mêlé à celui de l’animalité/la monstruosit é, ce qui montre son déchirement entre l’envie d’être comme eux et celle de rester homme.

• La mise en scène d’un Résistant : quelqu’un qui réfléchit sur sa condition • Au début de l’extrait, lorsque Bérenger pense parler à Daisy, la didascalie qui ouvre le monologue nous annonce que celle-ci l’a laissé seul.

Lorsqu’il s’en aperçoit, Bérenger continue à parler.

Ici, il utilise sa première arme, le langage : celle qui fait de lui un humain (opposée aux barrissements).

• Pour mieux faire abstraction des bruits qui l’entourent, Bérenger « se met du coton dans les oreilles et se parle à lui-même dans la glace », nous dit la didascalie lignes 32, 33.

Il résiste déjà au chant des rhinocéros, comparable au chant des sirènes dans l’Odyssée d’Homère .

Ainsi, il dialogue avec lui-même en faisant alterner questions et réponses (phrases interrogatives, exclamatives, déclaratives), ce qui montre justement son humanité et son opposition au fanatisme • Enfin il fait face aux rhinocéros dans la dernière partie en criant sa révolte.

De la ligne 94 à la fin, dans un sursaut, il décide d’assumer sa différence, de résister contre tout le monde, d’être le dernier homme, en toute connaissance de cause.

Il utilise dès lors le futur et le présent « je me défendrai », « Je suis », « Je resterai jusqu’au bout », « Je ne capitule pas »), temps de l’indicatif qui donnent une note d’espoir à l’humanité. Conclusion : Le monde dans lequel est plongé Bérenger, peuplé de monstres redoutablement identiques, est bien un monde absurde.

L’absurde éclate encore dans le désir du héros de ressembler aux rhinocéros, dans sa culpabilité, dans son angoisse d’être lui-même un monstre. Dans ce monde renversé, cet anti-monde où un homme tente de barrir en vain, les dernières paroles de Bérenger marquent un retour au sens, elles permettent d’espérer retrouver un monde plus vrai.

Penser comme le fait Bérenger, se poser tant de questions sur l’existence, faire sens à cette condition, c’est résister contre le non-sens du monde uniforme et privé alors d’humanité.

Le. »

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