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Selon Bernanos, « on ne comprend rien à la civi¬lisation moderne si on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure ». La littérature contemporaine est-elle le reflet de cette civilisation et encourt-elle la même condamnation ?

Publié le 11/09/2014

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Le cheminement de la grâce Toute la différence est là : il

 

n'est plus question d'analyser impitoyablement une société caduque, mais « l'aventure inté­rieure, la recherche de Dieu «. Ainsi les personnages de Claudel connaissent le péché, et le sujet de la pièce est l'évolution de leurs âmes, leur acheminement vers la rédemption : la mort commune d'Ysé et de Mésa symbolise le triomphe de «l'esprit... inextinguible « parvenu au-delà du mal. Dans Le Noeud de vipères de Mauriac, l'acuité de la satire ne doit pas faire oublier l'importance fondamentale du dénouement qui fait du vieil avocat amer un chrétien confiant, éclairé peu à peu par la grâce.

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« 2 I 0 xxe SIÈCLE LITTÉRATURE ET VIE INTÉRIEURE se perdent dans la passion au point d'abdiquer leur indivi­ dualité ! Quand ces éléments fondamentaux de la sensibilité ne les détournent pas d'eux-mêmes, ils ne résolvent pas les problèmes à la manière de Bernanos.

La conception de l'homme Comme Pascal, ils prennent conscience de l'absurdité de la condition humaine ; le théâtre et le roman débattent sans cesse cette question; mais ce n'est pas tant vers Dieu que se tournent finalement les héros, dominant leur désespoir, c'est vers l'homme lui-même.

Comment expliquent-ils en effet la contradiction de notre nature ? Dans les Pensées, le péché devenait responsable de nos maux, le mal était intérieur à l'homme.

Désormais il est le plus souvent dénoncé comme extérieur à lui : la société, son organisation injuste et irrationnelle sont mises en accusation.

Dans Les Thibault, de Roger Martin du Gard, nous voyons naître la guerre de 1914-1918 à partir de facteurs qui échappent aux individus, et Jacques Thibault dénonce vigoureusement d'éventuels responsables.

Pour ceux mêmes que de telles explica­ tions ne satisfont pas totalement, l'absurde demeure une donnée de notre existence, mais l'action devient le moyen d'y échapper.

Pour les héros de La Condition Humaine, pour le docteur Rieux de La Peste, il vaut mieux agir que méditer : « Pour le moment, dit le docteur, il y a des malades, et il faut les guérir.

Ensuite, ils réfléchiront et moi aussi ».

Aux yeux de Bernanos, il ne peut s'agir là que d'une aliénation totale de l'âme humaine, soumise désormais à un univers matériel.

II.

L'INQUIÉTUDE SPIRITUELLE Bernanos pourtant, et plusieurs écrivains spiritualistes, ont su préserver la tradition chrétienne dans la vie littéraire.

L'inquiétude spirituelle Certes, ils sont engagés dans les et le monde bouleversements de leur époque, et si le mal est, à leurs yeux, inhérent à l'homme, ils le peignent avec une vigueur qui les rapproche des romanciers réalistes.

Dans les romans de Mauriac, bien des figures dévotes ressemblent à celle de l'abbé Vécard dans Les Thibault.

La bourgeoisie bordelaise ne le cède en rien à celle des Beaux Quartiers, et !'Adrienne Mesurat de Julien Green est bien la sœur de Camille, dans La Chatte de Colette.

Toutefois l'éclairage est différent : Mauriac affirme lui-même. »

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