« Signification culturelle éminente » du sport : que penser d'une telle formule de J. RIGAUD ?

« prenant « sa place dans une symbolique de la vie collective ».

(Rigaud.) • Passant de la conception de concours à celle de confrontation, où chauvinisme et argent jouent un rôle fâcheuxmais très important - parfois essentiel -, le sport développe alors chez chaque sportif des pulsions discutables : - une certaine tendance au risque inutile (automobilisme de formule I, motocyclisme, alpinisme, spéléologie...); tentation de se préoccuper du développement des muscles au détriment des autres formes de culture (nécessitémême, à cause des entraînements intensifs); - vanité qui fausse le caractère (battre record à tout prix...), vedettariat... - chauvinisme exacerbé (multiplié par public et médias...); - violence (cf.

au Mundial 1982); - vénalité (sommes énormes mises en jeu : ex.

Internationaux de tennis...); - hargne face aux autres sportifs, journalistes, public..., ou repli sur soi, fuite...

(à cause de l'envahissement desmédias qui atteignent vie privée). • Où est passé l'équilibre, tant du corps avec esprit, que d'individu avec la société? C'est le contraire. • Pire : le sport qui devrait devenir un loisir privilégié, une évasion de choix, devient aliénation. • Le « forcing » compromet la santé. • Certains pays qui veulent réussir à tout prix dans la compétition internationale transforment leurs sportifs enmachines (ex.

pays de l'Est : patinage artistique, course, basket...).

Citer aussi le « dopping ».

Donc tricher ! • Le sport devient le terrain de l'extraordinaire, du sensationnel, du danger spectaculaire, même de la mort (boxe,formule I, avion...). • Le public rejoint la foule romaine assoiffée du sang de celui qui ne réussit pas, on désire faire perdre celui quiréussit et qui n'est pas de son bord {cf.

foule espagnole contre Hinault au Tour d'Espagne cycliste 1983, ou lepublic des matchs de foot-ball, blessant, lapidant même, arbitres ou joueurs...). • Au lieu de fête collective, devient hystérie et agressivité déchaînées. • Dégénère en culte ou haine du héros sportif, en exploitation ou mercantilisme. • Sportif = esclave de sa réussite, des médias, de sa gloire, de son public souvent de lui-même.Le sport devient alors véritable anti-culture (donner de multiples exemples). Conclusion. • Le sport bien compris devient, certes, « la plus belle expression du corps humain et de la volonté humaine ».

(M.Joseph-Gabriel.) • Car, bien conçus, l'éducation physique et son développement le plus poussé sont sources d'épanouissement,d'enrichissement, de culture donc, physique comme morale. • Mais il faut qu'ils soient désintéressés... • ...

qu'ils ne soient pas faussés par le spectaculaire et encore moins par l'argent,... • ...

sinon ils demeurent, selon l'expression de P.

Valéry - et ceci donc dès l'entre-deux guerres - « la plusétonnante école de vanité, la plus avantageuse entreprise de spectacles ». • C'est que le sport doit intervenir dans la conscience morale personnelle, individuelle, autant que dans celle dessociétés. • Il doit donner à l'homme le sentiment qu'il est un être respectable et non manipulé. • Autrement, il risque fort d'être plus un mal qu'un bien.. »