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Sponde ; Poème V du recueil des Amours ; Commentaire de texte

Publié le 22/02/2012

Extrait du document

Le 16ème siècle est un des plus agités et met fin aux rêves humanistes. L'époque est métamorphosée par les grandes découvertes (les Amériques), le progrès technique (l'invention de la boussole).Cette époque est aussi bouleversée par la finalité de certaines études scientifiques : celles entre autres de Nicolas Copernic et de Galilée qui prouvent que la terre n'est pas au centre de l'univers. Amorcée dès le 15ème siècle et culminante au 16ème siècle, la Réforme protestante est moins une volonté d'un retour aux sources du christianisme qu'un besoin de considérer la religion et la vie sociale d'une autre manière.

« sonorité dure à l’image des souffrances.

+ ennuis sens fort : peine et douleur Les antithèses (« si j’empire du tout ou bien si je respire » (v.3), « qu’elle qui me devrait faire vivre me tue » (v.11),« moi de ne la voir point, lui de l’avoir vue » (v.14) et la syntaxe complexe ainsi que les motivations (« font tantqu’à tout moment je ne sais que je suis » (v.3), trahissent le trouble intérieur du narrateur. C-Victime de la dilection (le sonnet fonctionne comme une litote géante dans lequel il exprime son amour partagéentre l’attachement et la haine) Le narrateur souffre de l’absence de la femme aimée, cette absence étant mise en valeur par le fait qu’elle n’estévoquée que deux fois au cours du sonnet de façon implicite : « Deux déesses » vers 12, et « la » vers 14.L’ambiguïté volontaire de « qu’elle », il est empli de l’essence de sa femme.

La femme, ultime bastion qui aurait pul’aider à ne pas souffrir, le tue (« qu’elle qui me devrait faire vivre, me tue » antithèse) achevant le dernier acte decette agonie qui n’a d’autre échappatoire que la mort présente dès le premier vers : « je meurs ».

Le mytheD’Actéon renforce l’idée d’une femme punitive et coercitive mais aussi fascinante.

Une telle haine ne peut naitre quepar l’intermédiaire d’amour véritable.

Certains pensent trouver dans l’Amour une réalité concrète permettant deprofiter de la vie dans penser à la seule vérité tangible : la mort.

Cependant, Jean de Sponde nous démontre icil’échec de ce sentiment dans lequel il plaçait toutes ses espérances.

Il nous révèle son caractère illusoire et y faitapparaître toutes les facettes du Baroque.

Enfin, la mort est l’ultime étape du processus déclenché par l’Amour : «je meurs » (v.1), « me tue » (v.11) et « nous trouvons même mort » (v.13).

Le destin, grand aspect du baroque estégalement présent dans ce sonnet : au vers 12 « deux déesses nous ont tramé tout notre sort ».

Jean de Sponde arecourt à la destinée pour expliquer son malheur.

Le mot martyre qui vient du mot latin « martus » qui signifie témoinde dieu.

Sort de « sortus », tirage au sort divin. II-Transcendance métaphysique D-Mouvement des sentiments et des émotions Enfin, le rythme renforce l’expression de cette souffrance amoureuse.

Il est haché par les contre-rejets et lesenjambements tels que : « que me donne l’absence » (v.2), « font tant qu’à tout moment » (v.3), « m’emporte »[sonore et visuel] (v.8), « qu’elle qui me devrait faire vivre » (v.11), mais aussi la syntaxe : « , et les jours et lesnuits » (v.2), « qu’à tout moment je ne sais que je suis » (v.3), « m’emporte, et je le sens mais je ne puis dire »(v.8).

Ce découpement des vers donne l’impression d’un homme haletant, à l’agonie.

Chiasme sonore vers 7.

Cesonnet-2 quatrains, 2 tercets- aux rimes embrassées et à alternance de rimes masculines et féminines(attachement et haine).

Si la structure externe du sonnet s'avère régulière, sa structure interne-régulière elle aussicar fondée sur un jeu de sonorités, de reprises, d'antithèse et de symétrie – « L’homme n'est jamais plus semblableà lui-même que lorsqu'il est en mouvement ».

Le temps n'est plus perçu de façon linéaire mais selon une conceptioncyclique, avec le mythe de l'éternel retour.

C'est le motif de la bulle, le nuage qui signifie la fragilité de l'instant etde la vie (thème que l'on retrouve bien plus tard chez les romantiques).

Le monde est compris comme un perpetuummobile.

Ici la poésie est bien le monde dans une pensée. E- Mise en scène Dans ce monde comparable à une vaste scène tournante, tout devient spectacle, y compris la mort, qui obsède lesimaginations au point que l'homme s'en joue lui-même le scénario, se regardant mort, ou plutôt mourant ; car c'estle mouvement et le passage qui le séduit en premier lieu, et la mort elle-même se présente à lui en mouvement.Dans le sonnet de Sponde, la poésie est aporétique puisque sa formulation, qui est sa condition d’existence estaussi celle de son annihilement.

Il obtient une valeur supérieur que la seule poésie lui donne. F-Amour inscrit dans l’éternité Fascination pour la puissance des transformations qui modifient le monde, à un Univers soumis à d’incessantesmétamorphoses.

Dans le mythe d’Actéon, le regard a une importance aveuglante.

La vue est signe de puissance,voir c’est pouvoir.

Voir c’est affirmer son pouvoir et déclarer son désir ; celui-ci sera détruit dans un châtimentinévitable.

La poésie baroque ne cesse de dire un désir fou condamné d’avance et de le mettre en scène de deuxmanières : « je voudrais être, je voudrais voir » La vie sentimentale de l’amant baroque est toujours minée par desforces corrosives, aucune certitude pour lui sinon celle de l’incertitude de tout sentiment, aucun ancrage à part destempêtes.

En rapprochant deux ordres de réalité, humain et divin, visible et invisible, projette l’esprit dans un mondede l’immédiateté, temporelle et spatiale, où la distance s’abolit dans le mouvement, et où l’éternité devientconcrète.

L’Outil témoigne de sa quête, insoutenable, d’une union de la matière et de la forme, de la chair et del’esprit, mais aussi de sa hantise de la mort — souhaitée car elle relie enfin l’être à l’éternité, redoutée car elle leprécipite dans le néant L’amour n’est pas un sentiment mais une pensée.

Les Sonnets d’amour de Sponde ne sont pas adressés.

Disonsqu’ils s’affranchissent de toute référence concrète à une ou plusieurs femmes.

L’Amour qui habite le recueil estplutôt de l’ordre de l’idée.

En effet, l’amour qui n’a pas d’objet, pas de réalité sensible, est réduit ou augmenté à la. »

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