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Sujet d'invention Eldorado

Publié le 21/04/2022

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« Sujet d’invention, Eldorado, Laurent Gaudé Sujet : Soleiman écrit : « Nous buvons notre thé avec une lenteur peureuse » (lignes 2829) Vous imaginerez les pensées de son frère Jamal à cet instant précis, sachant ce qu’il doit annoncer à Soleiman par la suite. Ce monologue devra développer les sentiments complexes du personnage et faire un minimum de 15 lignes tapées. Nous buvons notre thé avec une lenteur peureuse , il faudra se lever, payer et saluer les amis.

Il faudra dire la vérité à mon frère.

Il faudra lui dire la vérité, à propos de ma maladie, il faudra lui dire que je ne l’accompagnerai pas.

Il ne le sait pas, je repousse au plus loin le moment de dévoiler mon dessein. Je me sens sale, monstrueux de cacher tout cela à mon frère.

Quand pourrais-je lui avouer, lui avouer que je sens en moi que c’est la fin, que tout espoir est vain ? Mon corps n’attend plus que l’étreinte de la mort.

Je dois lui avouer le plus rapidement possible, mais pas maintenant, je dois attendre le bon moment.

Mais il n’y a pas de bon moment.

La mort est un feu ardent, qui me consume, lentement, mais surement. Je te lance un bref regard et je sens des douces larmes perler sur mes joues. Lorsque je partirai définitivement, mon dernier souvenir chaleureux du Soudan, sera toi, mon frère, tenant une tasse de thé à la main et les fameuses et succulentes dattes de notre pays.

Mon cœur s’écœure de t’abandonner, mais il le faut.

Je ressens une douleur intense et si douce, notre séparation me fait mal, mais ma seule perspective heureuse est dans ce départ.

Demain, sans toi, je retrouverai le quartier, notre mère, ces regards familiers.

Mais mon esprit sera vide, juste alimenté par le doute… Qui te tendra la main pour apaiser ta douleur ? Tu es un oiseau affolé Soleiman.

J’étais la cage qui te protégeait, mais aussi celle qui t’empêchait de voler de tes propres ailes.

Les barreaux qui me retiennent ici sont cette maladie qui me dévore.

Mon bonheur serait de t’avoir avec moi jusqu’à mon dernier instant.

Comme je ne veux pas te condamner, je suis décidé à préserver ta vie, te libérer.

Tu le comprendras mon frère, tu comprendras que je n’avais pas le choix.

Je t’ai enseigné ce que je savais, à toi d’accomplir ton destin.

Je serai à tes côtés mon frère, je serai dans ton cœur.

Tu trouveras cet Eldorado, j’ai la foi.

J’ai foi en toi, mon espoir ne repose plus que sur toi.

Tu es ma fierté, je me retrouve en toi, ta sagesse et ton courage m’ont toujours apaisé, j’ai su te guider dans la bonne direction.

J’ai le goût doux-amer de ne pas avoir pu vivre avec toi le bonheur de l’ailleurs, de n’avoir pu effleurer de mes doigts la liberté que la vie me doit.

Tu vas vivre en portant notre projet de vie meilleure, tu vas réussir, porté par ma foi d’un avenir apaisé.

Le temps n’efface pas tout, surtout pas les rêves, mon frère.

Tu y arriveras, j’ai foi en toi. Alors promets-moi, mon frère.

Promets-moi que tu te battras jusqu’au bout, que tu ne renonceras pas.

Promets-moi que tu trouveras du travail là-bas.

Fais-le pour moi, je t’en prie.

C’est tout ce que je te demande, mon frère, franchis ces terres car jamais je ne le pourrai.

Accomplis notre rêve de toujours.

Je te promets en retour que je continuerai à me battre contre cette terrible maladie, je te promets que j’en guérirai mon frère.

J’attends le jour où l’on se retrouvera,. »

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