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SYNECDOQUE (figure de style)

Publié le 15/10/2018

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SYNECDOQUE. La notion de synecdoque, importante pour la rhétorique classique, d’Aristote à Pierre Fontanier, semble avoir perdu de son intérêt pour les linguistes contemporains. De fait, la synecdoque et ses « dépendances » (antonomase, syllepse) est une figure essentiellement employée par les poètes classiques, et sa définition dépend plus de critères logiques que d’une analyse formelle du langage.

 

Pour Jules Marouzeau (Lexique de la terminologie linguistique, 1933, rééd. 1961), la synecdoque est avant tout une « figure qui confère à un terme une compréhension plus étendue que ne le comporte son emploi ordinaire ». Le sens Figuré porte sur un seul mot, employé de façon détournée à des fins essentiellement esthétiques : il s’agit donc bien d’un trope, selon la terminologie de Fontanier (les Figures du discours, 1821-1830). Ainsi en distingue-t-il huit espèces principales :

« • de la matière : le fer pour l'épée; 1' airain pour le clairo n , etc.; • du nombre: l'Ibère pou r les Espagnols ...

• du genre (pour l'espèce) : l'animal au lieu du cheval ou de telle ou telle espèce ; • de l'espèce pour le ge nre : «E t la mer vit les pins avec orgue il flottants » = tous les arb res qu i e n trent dan s la construction des vaisseaux; • d'abstraction : « le fer ne connaîtra ni le sexe ni l'âge»= n.i les femmes ni les enfants; • ant onomase : un Aristarq u e (= un criti que), une Ménade, une Harp ie, etc.

A ces figures, dont on voit qu ' elles se rapprochen t souvent de la métaphore ou q u 'elles emp runtent à la my thologie, il convien t d'aj outer la syllepse de synecdo ­ q ue: «Un père (1) en punissant, madame, est toujours père (2) ».

1 : sens propre; 2 : sens figuré, du tout pour la partie (ici les qual ités de bonté et de tendresse) .

L a sylle p se consiste donc à jouer sur la polysémie d'un même mot pris dans deux acceptio n s différentes .

Si la métonymie est un trope par correspo ndance (cause-effet, par ex.), la synecdoque repose sur un rap ­ port d'in clus i on ou connexion (dépendance interne).

Mais la rhétor ique moderne, consciente des ambiguïtés que soulève cette distinction (fer pou r épée n'est-il pas plutôt une mé tonymie, dans la mesure où le concept de ma tiè re n'est pas inclus tout en tier dans celui d e l'ob ­ j e t?), tend à amalgamer les deux notio n s sous un même rappo rt de contiguïté.

Quoi qu'il en soit, force est de reconnaître le rôle soc iocu lturel de la synecdoq ue, laq uelle conno te à l a f ois, non sans précios ité, la recherche d 'un «style» orné et la référence perpétuelle à u n savoir empnmté à l' An ti ­ quité classique do n t le système d'expressio n, parfo is obsc u r pour le profane, défin it une fois pour toutes le modèle du bon goOt, de l'é léga nce et de la no blesse .

[ Voi r auss i FlOURE, MÉTAPHORE, MÉTONYMIE).. »

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