Devoir de Philosophie

Synthèse littéraire sur La vie est un songe

Publié le 05/08/2014

Extrait du document

Définitions de songe, nom masculin (aussi verbe)

Du latin somnium, ‘rêve’.

VIEUX ou SOUTENU – Rêve. Voir quelque chose ou quelqu’un en songe.

Illusion.

VIEILLI ou SOUTENU – Produit de l’imagination.

Locution (1)Masquer les définitions

songe doré ou rêve doré

Projet merveilleux. L’Allemagne poursuit son rêve doré. Un songe doré hors d’atteinte.

Proverbe (1)

Songe, mensonge

Il ne faut pas se fier aux rêves.

1 - LA SITUATION HISTORIQUE DE LA PIÈCE

L'Espagne du Siècle d'or

Elle connaît un rayonnement culturel extraordinaire: Lope de Vega, Tirso de

Molina, Gongora*, Quevedo, Calderon pour la littérature, mais aussi Vélasquez,

Murillo, Zurbaran pour la peinture. Dans tous les domaines de la vie artistique

se manifeste une vitalité qui déborde les frontières, influençant notamment la

culture française : Corneille écrit Le Cid, Molière emprunte à Tirso son Dom Juan.

Paradoxalement, c'est aussi le moment où l'Espagne entame un inexorable

déclin: Philippe IV, protecteur de Calderon, est un souverain velléitaire qui règne

mais ne gouverne pas, plus préoccupé de plaisirs que de la chose publique, et qui

laisse le soin de celle-ci au comte-duc d'Olivarès, premier ministre ambitieux et

haï. De plus, l'Espagne est engagée dans une longue et coûteuse guerre avec la

France, qui s'achève avec la débâcle de Rocroi en 1643. C'est donc dans cette

Espagne qui n'est plus que l'ombre d'elle-même, nostalgique de sa grandeur passée,

qu'écrit Calderon.

Définitions de songe, nom masculin (aussi verbe)

Du latin somnium, ‘rêve’.

VIEUX ou SOUTENU – Rêve. Voir quelque chose ou quelqu’un en songe.

Illusion.

VIEILLI ou SOUTENU – Produit de l’imagination.

Locution (1)Masquer les définitions

songe doré ou rêve doré

Projet merveilleux. L’Allemagne poursuit son rêve doré. Un songe doré hors d’atteinte.

Proverbe (1)

Songe, mensonge

Il ne faut pas se fier aux rêves.

« (libération de Sigismond, bataille, victoire et pardon final), et multipliant les coïn­ cidences empruntées au roman et à la comédie de cape et d'épée: rencontre inopi­ née de Rosaura et Clothalde, décision de libérer Sigismond qui intervient juste­ ment le jour où Rosaura doit être exécutée, etc.

Enfin, bien avant le Hugo de la Préface de Cromwell (1827), Calderôn mélange les genres : lamento pathétique de Sigismond (I, 2), décalage comique constamment introduit par les remarques de Clarin, évocation épique de la nais­ sance de Sigismond (1, 6) ou de l'arrivée de Rosaura (III, 9).

La vie est un songe est une pièce polyphonique.

Cette diversité tonale est accentuée par la diversité métrique, le vers épousant les modifications du dialogue : récit, plainte, débat inté­ rieur structuré à la manière de la disputatio rhétorique, madrigal galant, affronte­ ment verbal.

Le refus de la psychologie Le théâtre calderonien n'est pas un théâtre psychologique.

Les personnages ne sont jamais décrits physiquement ou caractérisés à la manière réaliste, mais seule­ ment évoqués par un trait qui les résume (par ex.

les peaux animales pour Sigis­ mond).

Le dramaturge ne cherche pas la vraisemblance psychologique : la conversion de Sigismond au terme de la deuxième journée est brutale et totale.

Le dénouement est indifférent aux mobiles individuels et les réactions affectives des personnages (que pensent Astolphe ou Étoile du mariage qui leur est imposé ?) n'intéressent pas Calderôn.

C'est que ses héros sont moins des êtres mus par des mobiles, des intentions, que des forces en mouvement.

Traversés de pulsions violentes, ils sont ce qu'ils font : Ros aura est portée par son désir de vengeance ( « Mon honneur n'a souci de rien», v.2637), Sigismond est tout entier à sa révolte dès sa première apparition.

Bien plus, les personnages sont conçus de façon binaire et se définissent les uns par rapport aux autres, formant des couples variables : Sigismond/Basyle, Ro­ saura/ Astolphe, ou encore Rosaura/Étoile ( « Étoile qui de ma nuit fut le flam­ beau», v.

2793), Basyle/Clothalde (ou le dédoublement de la figure paternelle).

Sans doute faut-il voir là l'influence des autos sacramentales*.

L'auto met en scène des personnages qui sont des allégories (le Monde, le Riche, le Laboureur, le Pauvre, la Beauté, sont par exemple les acteurs du Grand Théâtre du monde) ; ils incarnent les forces (le bien, lorgueil, la sagesse) qui déchirent la création.

Ill -SIGNIFICATION ET PORTÉE L'expression d'une inquiétude collective La vie est un songe est le miroir d'une crise de conscience, l'expression drama­ tique d'un monde en plein bouleversement et en cela profondément baroque.

Calderôn peint en effet un univers énigmatique, indéchiffrable comme le montre l'erreur de Basyle, une société déchirée par la guerre civile, des familles dislo­ quées, le jaillissement, à travers les excès de Sigismond, d'une liberté anarchique, une humanité errante en proie à l'illusion.

Bref, un monde en désordre qui aspire pathétiquement à l'ordre, celui-là même que le dénouement semble restaurer.

Presque au même moment, semblable inquiétude s'exprime chez le Pascal qui écrit: «Quelle chimère est-ce donc que l'homme, quelle nouveauté, quel monstre, quel chaos, quel sujet de contradiction, quel prodige, juge de toutes choses, imbé­ cile ver de terre, dépositaire du vrai, cloaque d'incertitude et d'erreur, gloire et rebut de l'univers ...

» (Pensées, n° 164, éd.

Sellier) Il. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles