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TALMA ET L'EVOLUTION DU THEATRE

Publié le 30/03/2012

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" Il a travaillé lui-même à presque toutes les tragédies de son temps '' écrivait, après la mort de Talma, Pierre Lebrun. La plupart des dramaturges qui avaient ainsi travaillé , avec Talma ne firent pas mystère de cette collaboration. La première édition de la Clytemnestre de Soumet, par exemple, comporte une note très explicite : " J'imprime Ici ce récit avec toutes les transpositions indiquées par M. Talma. Je saisi avec empressement cette circonstance de témoigner ma reconnaissance publique à ce grand génie de notre théâtre, aussi profond dans ses vues dramatiques que dans sa manière d'en faire ressortir les effets. "...

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« 662 MANUEL D'HISTOIRE LITTERAIRE DE LA FRANCE aura une idée du rôle joué par Talma dans la pro­ duction dramatique de son époque.

Le mot " travailler , employé par Lebrun peut paraître un peu fort.

Il faut pourtant l'entendre litté­ ralement.

Grand acteur, Talma se refuse à n'être qu'un interprète.

Il aime à raturer, à corriger, à déve­ lopper les manuscrits qui lui sont soumis par les auteurs.

Sans toutefois parvenir à redonner vie à ce théâ­ tre moribond, la diction demeure classique.

Il n'y a pas une césure qui soit affaiblie, pas un enjambe­ ment qui soit suggéré.

L'expérience de l'acteur ne suffit visiblement pas à lui souffler les mots qui don­ neraient au texte un peu de la vigueur qui lui manque.

Dramatiquement bénéfique pour le texte précis auquel elle s'applique, l'action de Talma reste sans portée générale, et sans conséquences poétiques.

Cette forme d'intervention directe sur un texte déjà considéré par l'auteur comme définitif n'est pour­ tant pas celle sous laquelle l'influence de Talma s'exerça le plus vigoureusement.

Au lendemain de la mort de l'acteur, Lebrun écrivit sur son grand col­ laborateur disparu une page singulièrement éclai­ rante: « Que sont devenus les conseils qui m'excitaient, ces avis qui, exprimés la plupart du temps par un geste, un regard, un mouvement, des paroles sans ordre et sans signification apparente, se faisaient entendre à moi mieux que les plus claires paroles, partaient d'une ame si émue, d'une connaissance si profonde de J'art et des effets du théâtre et faisaient comprendre soudain tout un caractère et surtout toute une situation : un seul son de sa voix, un seul regard donnait tout à coup J'idée du morceau ou de la situation la plus pathétique; dans la chambre et en causant avec un ami, sa sensi­ bilité s'ébranlait presque comme en présence d'un public rassemblé; il s'échauffait sur les sujets, les voyait d'avan­ ce au théâtre, les jouait avant qu'ils eussent un seul vers. »

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