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TARTARIN DE TARASCON (analyse du personnage)

Publié le 07/10/2018

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Né à Nîmes en 1840, Alphonse Daudet passa en Provence les années les plus heureuses de son enfance jusqu'à ce que la ruine de la fabrique paternelle oblige la famille à s'installer à Paris. Dès qu’il le put, il partagea sa vie entre la capitale et le Sud de la France, qu'il chanta de façon simple et émouvante dans Les Lettres de mon moulin (1866).

 

Tartarin de Tarascon est l'archétype du Provençal hâbleur tel qu'on se l'imagine dans le reste de la France. Sympathique, ridicule et attachant, il réalise une étonnante synthèse entre la soif velléitaire d'aventure et le goût bourgeois du confort et de la sécurité.

 

En fait, et c'est un vrai coup de génie de la part de Daudet, Tartarin réunit dans un même corps les esprits complémentaires de don Quichotte et de Sancho Pança.

 

Du premier, il a les rêves de grandeur, l'imagination délirante et l'esprit empoisonné par la lecture de romans d'aventures. Comme don Quichotte, Tartarin transfigure la réalité; comme lui il connaît sans cesse la déception de ne pas se trouver conforme à ses rêves. En cela, Tartarin est un idéaliste et cet aspect nous le rend sympathique : c'est un chercheur d'absolu. On pourra d'ailleurs le comparer, de ce point de vue, à un autre personnage, tragique celui-là, victime de sa vision «romanesque >> des choses : madame Bovary.

« Tart arin de Tarascon • 441 Car Tartar in, comme tous les Provençaux (si l'on en croit Daudet) est un menteur sincère .

Intoxiqué par les aventures exotiques qu'illit à longueur de temps, il ne sait plus très bien s'il invente ou s'il a vécu un voyage en Chine , une attaque de pill ards ...

qu'il raconte en tout cas avec force détails.

N'a-t-il pas décoré toute sa maison de pistolets, de cass e-tête, de poignards et de flèches empoisonné es? Ne possède-t-il pas dans son jardin un authentique baobab, tout petit certes, mais bien réel ? Poussé par l'admiration des foules, Tartarin , partagé entre ses rêves d'aventu re et son goût pour la douillette tranquillité de sa maison, va pourtant s'embarquer pour l'Algérie où il entend faire une hécatombe de fauves.

A l'image des héros de ses lectures, il s'est équipé de cartouchières, de fusi ls, de couteaux et de tout un attirail qui lui vaut rapidement les moqueries des habitants du pays.

Sans se démonter, le bon Tartarin va, de mésavent ure en mésaventure, poursuivre sa quête de fauves inexistants.

Tou­ jo urs prêt à inventer mensonge et vantardise plutôt que de paraître étonné, il se couvre de ridicule, se fait dépouiller par un pseudo-pr ince, échappe de peu aux avances suspectes d'une mystérie use femme voilée et, pour finir, abat un mal­ heureux lion aveugle, triste fleuron d'une ménagerie minable.

Ecœuré, désabusé, ayant échappé de peu à la prison , Tartarin rentre à Tarascon, suivi par un chameau à moitié idiot qui l'a pris en amitié.

Mais là-bas la peau du vieux lion, qu'il a fait expédier à ses amis, lui a valu une réputation triomphale.

A son arrivée, Tartarin est accu eilli en héros.

Et tout de suite, les réflexes reve nant, il commence à raconter en toute sincérité une épopée imaginaire.

Après l'Algérie, Tartarin nous emmène en Suisse.

Prési­ dent du «Club des Alpilles >>, un groupement local d'esca­ lade , notre héros est contesté par certains des membres.

Il promet alors, par bravade , d'aller porter jusque sur le Mont­ Blanc les couleur s de Tarasco n.

Parti s'entraîner en Suisse, Tartarin y rencontre des voya­ geurs et des touristes venus des horizons les plus divers et tout particulièrement la jeune et belle Russe Sonia.

Touché. »

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